vendredi 31 mars 2006

Le ventre de l'assommoir de Paris

Que croyez-vous qu'il arriva ?

Eh bien, c'est-à-dire que...hum, comment vous expliquer ?

J'ai pas réussi à aller faire du sport. Oui, allez-y, huez à vous en exploser les poumons, j'assume. Inutile d'invoquer des circonstances atténuantes, j'imagine que vous n'en avez que faire. Vous vous dites Y a pas à chipoter, elle a pas tenu sa résolution, point barre. Cependant permettez-moi quelques explications. Pas des excuses, nuance.

Après une journée de travail, direction le divan de l'analyste. Car, oui les amis, je suis en analyse. Et ce n'est pas un travail de tout repos. Ça déméninges (ah aha) dans tous les sens, et je pèse mes mots (qui a dit lacanienne ?). Bref cette séance fut riche, que dis-je riche, multi-millionnaire. Et à quoi reconnaît-on une séance riche, me direz-vous ? Facile : quand on en sort, on a le cerveau en vrac, ça cogite et ça s'agite à l'intérieur du plus profond de toi.

J'en sors donc, avec les symptômes ci-dessus mentionnés et, hyper motivée, j'appelle les copines de sport : eh ben en fait elles sont trop fatiguées, la semaine prochaine peut-être...Ouais je vois. Qu'à cela ne tienne, si vous croyez que je vais me laisser abattre pour si peu, vous vous méprenez grandement, bande de dégonflées. J'irai seule, na.

Je rêvasse sur le strapontin qui me mène vers le Graal (alias ventre plat)...mon inconscient cogite et s'agite (rappelez-vous) (non mais suivez un peu, c'est pourtant simple) à tel point que...sans préavis ni motivation (retrait ! retrait ! retrait du CPE !) mon estomac (bientôt plat) se contracte et déclenche une réaction non homologuée, du style vertige, vision trouble et tutti quanti ! Caramba ! Vite, sortir du métro, prendre une bonne bouffée d'air pollué, se rafraîchir la face à la pluie acide...se calmer.

Remonter dans le métro. Grave erreur, ouh là là, grave grave erreur. Car le troupeau de malheur, en embuscade, m'attendait au tournant (niârk niârk), en la personne d'un clochard, fort avenant par ailleurs, mais dont l'équilibre précaire (retrait ! retrait !) (hum désolée) provoqua un lâcher de bouteille du plus bel effet dans cet espace clos et confiné...Mais mais mais, quel parfum vient ici chatouiller ma narine ? Serait-ce que j'ai la tête qui tourne ? Au secours !

Rassurez-vous, je suis restée très digne et j'ai su maîtriser tous mes fluides corporels. Cependant, toutefois, néanmoins, j'ai, à partir de ce moment-là, abandonné toute velléité sportive. Qui, parmi vous, osera me jeter la première pierre ?

Oui, bon ok, lapidez-moi, merci de votre soutien.

Je sors (sous les huées).

Et me retrouve au bar en bas de chez moi, où la clientèle est sympathique et réconfortante, où la musique est bonne et souvent en live, même qu'un des serveurs c'est un pote, alors hein. Car voyez-vous, quitte à renoncer au ventre plat, autant boire de la bière.

jeudi 30 mars 2006

Madame Castafiore c'est moi

Hum...hum...brrr...grrr...Je m'éclaircis la voix car il s'agit de ne pas être confuse. Sachez qu'il y a une suite aux récentes et palpitantes péripéties.

De par son instinct grégaire et en accord avec sa cousine la loi des séries, le malheur optimise ses mouvements en se déplaçant en troupeau. Par conséquent, c'est bien connu, il n'arrive jamais seul.

Tandis que je défilais tranquillement mardi au cri de C ! comme chômage et P ! comme précaire et E ! comme en colère ! Retrait ! Retrait ! Retrait du CPE !, voilà ty pas que mon téléphone portable se met à vibrer au fond de ma poche, affichant le nom d'ex-monamour. Non mais oh, on s'était pourtant dit que cette bulle de régression ne serait qu'une parenthèse aussi vite ouverte que fermée, ne remettant en aucune façon en cause notre séparation. Alors ? c'est quoi c't'affaire ?

Bref je décroche, car je suis une faible femme parfois. Et j'apprends que j'ai oublié chez lui mes bijoux dimanche matin. Ah. (Non mais aussi, après 2 heures de sommeil, on n'est pas forcément au top de la présence d'esprit). Eh ben c'est pas grave, y a pas urgence, je les récupèrerai à l'occasion, par exemple la prochaine fois qu'on se verra par hasard...(oui bon, on fait ce qu'on peut) (parce qu'en fait je pensais plutôt : mais ex-monamour, j'arrive, je cours, je vole vers mes bijoux...et vers toi accessoirement). Ok ok, répond-il, je te rappelle dans la semaine.

Voilà une affaire rondement menée, n'est-il pas ? Ouais, c'est ce que vous croyez, car en fait...

Mais avant il faudrait peut-être que je contextualise un tant soit peu. Ex-monamour m'a quittée il y a deux mois. Ça n'a pas rigolé tous les jours, loin de là, mais depuis deux semaines, ça va mieux. Je commence à tourner la page. Donc...fini les conneries. Ce week-end on est passé à l'heure d'été, hop une petite régression par-ci, et hop les pendules sont à l'heure ! On-n'en-parle-plus. Sauf que, cruche comme je suis, je réalise un magnifique acte manqué dont on se serait bien passé (surtout moi).

Dès le lendemain (cet homme veut ma mort), ex-monamour rappelle : Salut ! et si on se voyait ce soir ou demain ?

Moi : Pour les bijoux ? Oh tu sais c'est pas pressé, et puis je ne sais pas encore ce que je fais ce soir (rien). Quant à demain c'est pas possible (ça c'est vrai. Demain, en l'occurrence aujourd'hui, j'ai une résolution à tenir. Je vous en dis plus tout à l'heure).

Lui : Eh ben alors ce soir ? ça me paraît bien ce soir (vous voyez bien qu'il est sadique).

Moi : En plus je sors tard du boulot, alors je ne sais pas trop...(résiste ma fille, résiste)

Lui : Appelle-moi quand tu sors du boulot d'accord ?

Moi : Bon, d'accord (mais dans quel nouveau merdier vais-je me fourrer ?).

20h. Fin de ma journée de travail. Que faire ? Rien. J'ai pas rappelé. Et je suis trop fière de moi ! Voyez-vous, y a des limites, on va pas repartir comme en quarante, car à quoi ça mène ? C'est fini, terminé, stop, no way, basta.

Je sens poindre une objection : ça ne résoud pas le problème des bijoux. C'est juste, je ne vous contredirai pas. Mais avouez que j'ai limité les dégâts. Oh si, quand même un peu, merde, j'ai été trop forte sur ce coup-là ! Restent deux options : faire une croix sur ces bijoux (dommage) ou les récupérer par l'intermédiaire d'une amie commune (mieux).

Quant à la résolution à tenir, il s'agit de m'adonner à une activité sportive pratiquée avec beaucoup de courage par une personne dont le nom commence par la première lettre de l'alphabet et finit par la lettre qu'elle est censée avoir en double dans le dos (ça c'est de la devinette ou je ne m'y connais pas). Grâce soit rendue à mon unique lectrice à ce jour (en même temps elle est viendue parce que je lui ai demandu, faut pas croire, surtout pas en Dieu, y a pas de miracles). Amen.

mercredi 29 mars 2006

Ada ou l'ardeur

Bon ben le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne brille pas par ma prolixité...(si ce mot n'existe pas, qu'il veuille bien m'en excuser).

En fait, j'ai bien essayé de vous concocter quelques trucs trop fendage de gueule, spécialement pour vous, foules immenses anonymes et mystérieuses, oui vous tous qui ne me lisez pas (pas encore, ah ah ! ma vengeance sera terrible...) (non ça n'a rien à voir). Et bien croyez-le ou non, c'est pas donné à tout le monde d'avoir des trucs à raconter. Ma vie est sans intérêt, voilà quoi, faut se faire une raison...

Mais non je blague ! Ma vie est trop passionnante, la preuve, j'ai même pas le temps de m'occuper de ce blog. CQFD. Well, ce que je voulais dire, pour recentrer le débat (vision optimiste de ce qui s'appelle plus exactement un monologue, voire un soliloque, ou encore un cri dans le désert...bon j'arrête. Après, ceux qui ne me lisent pas vont dire que je suis obsessionnelle, alors que hein, je ne vois vraiment pas pourquoi). Ce que je voulais dire donc, c'est que j'ai passé un week-end infernal. Voilà c'est dit. Allez, salut.

D'accord, d'accord, à la demande générale, je développe :

- tout d'abord, j'ai travaillé samedi et dimanche (vive le service public ! (sérieusement, je suis très attachée au service public. De là à dire qu'il m'aliène...ben pas plus que n'importe quel taff hein)).

- deuxièmement, j'ai fait la fête jusqu'à pas d'heure dans la nuit de samedi à dimanche, vous savez cette fameuse nuit où y a plutôt intérêt à se coucher comme Proust, parce que déjà qu'on perd une heure, ce n'est pas la peine d'en rajouter (pour le coup si, double dose de caféine si tu veux avoir une chance de te réveiller à un moment ou à un autre) (moi j'ai pris un autre).

- troisièmement, à l'issue de cette soirée, ex-monamour et moi-même nous sommes offert une séance de régression : je vous passe les détails, torrides (quand je vous disais week-end infernal, c'est ça aussi l'enfer, faut pas croire, y a pas que des mauvais côtés des fois). Alors bon, j'ai pas de conseils à vous donner, je ne suis pas qualifiée pour les thérapies de couple et les retours de l'être aimé plus vite que l'ombre de la lumière, mais...si je puis vous donner mon humble avis, eh bien il ne faut pas s'offrir de séance de régression avec ses ex. Non il ne faut pas. Et là, n'insistez pas, je ne développerai pas (juste un indice : chaos mental garanti à base de miel agrémenté de quelques gouttes de ciguë).

- quatrièmement, dimanche soir je me suis offert une deuxième séance torride (mais celle-ci était planifiée) avec Canada Dry, qui, selon toute apparence et malgré sa plastique remarquable, son intelligence et son humour, n'est pas le nouveau monamour. Non. Canada Dry est l'actuel monamant et c'est très bien ainsi.

Vous avez maintenant tous les éléments en main pour calculer mon temps de sommeil sur 48 heures...Plus proche de zéro que de l'infini n'est-ce pas ? Tirons-en la conclusion qui s'impose : lundi soir je n'avais qu'un idée en tête...DODO. Je me vautrai donc devant le téléfilm sur de Gaulle et m'endormis presqu'instantanément, avide que j'étais de ce repos bien mérité qui m'apporterait l'oubli (et m'éviterait de pester contre ma légèreté, mon inconséquence, mon masochisme et tout et tout) et là, tandis que de doux rêves commençaient à squatter mon inconscient...coup de théâtre : ta tan ! Euh non pardon : toc toc ! On frappe à ma porte. Mais qui cela peut-il bien être ? Je n'attends pourtant pas âme qui vive...des fantômes je ne dis pas, mais âme qui vive, point du tout...

Je vous le donne en mille : Monsieur Livreur-de-pizza ! Réaction mentale immédiate : tiens, je deviens somnambule, je passe des coups de fil en dormant...Oui je sais, je suis très naïve, car en réalité ce crétin s'était trompé de porte. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarghhhhh...J'ai mis trois plombes à me rendormir.