vendredi 28 juillet 2006

...telle est la question

(Petit aparté pour ceux qui lisent mes archives : je répondrai à vos commentaires, soyez-en persuadés. Juste faudra patienter un peu, chers camarades)

Bon les enfants, faut que je me dépêche, je passe en coup de vent là...

L'information du jour c'est : je suis en vacances ce soir. Eh oui c'est la vie...(mais on se retrouvera hein ?)

Quelques petites choses en vrac. Je suis invitée tout à l'heure chez une amie et j'y vais avec (ex)-monamour. Première sortie publique en "couple" depuis une éternité (au moins...estimation à la baisse). J'en peux plus du taff, trop de choses à boucler avant mon départ. J'ai passé deux soirées consécutives avec le charmant charmeur chilien, en tête-à-tête, l'une dans un resto colombien, l'autre dans un bar où on a écouté des contes camerounais. Et je vous raconte même pas comment c'était bien (mais non, je vous raconte pas, j'ai pas le temps je vous ai dit). J'ai un peu la dalle. Le charmant m'a fait une visite-surprise au taff entre midi et deux. Fin du vrac.

Sachant tout cela, outre le fait que je ne pars que lundi et qu'il peut s'en passer de belles entretemps, posons-nous quelques questions :

  • Avec qui Ada va-t-elle passer ce dernier week-end parisien ?
  • Qui a dit "Si je préfère les chats aux chiens, c'est parce qu'il n'y a pas de chat policier" ?
  • Qui partira en vacances avec Ada ?
  • Qui est à l'appareil ?
  • Ada va-t-elle bronzer ?
  • Le gosse beau fera-t-il une apparition ?
  • Qui a dit : "Le travail est à la vie ce que le pétrole est à la mer" ?
  • Ada sera-t-elle fidèle ? Si oui, à qui ? Si non, des noms !
  • Ada reviendra-t-elle apaisée et l'esprit clair ? Aura-t-elle fait des choix déterminants ?
  • Quel est le délai de prescription des ventes judiciaires ? (non, moi non plus je ne la comprends pas cette question)
  • C'est quoi donc qu'il va se passer ?

Vous le saurez en lisant la suite de mes palpitantes aventures...Gaffe à vos os d'ici là.

jeudi 27 juillet 2006

♫ Je t'aime, moi non plus ♫

"Ça peut pas toujours aller bien" (Anonyme, deuxième millénaire avant notre ère).

Puisque vous insistez, on va causer de choses qui fâchent. Ça se passe un lundi (le dernier si tu veux tout savoir).

Le charmant charmeur chilien a une mission d'interim particulièrement difficile. Il m'envoie un SMS : Jsui arrivé a leur. Jé dormi 4h ! Cet aprèm ça va etre dur le soleil plaisante pa. E toi ? Ta récupéré ? Jte bip dékje rentre ! Bien. Le soir j'ai rendez-vous avec des potes au bar en bas. Je passe par le tabac, où je croise un ami du charmant qui me présente la personne qui l'accompagne : c'est XXX, il travaille avec le charmant. Ah ok, me dis-je, donc le charmeur est rentré. Mais ne m'a pas bippée. Il faut savoir qu'il est déjà relativement tard. Ça m'agace un peu.

Installée en terrasse, je vois le charmant passer en skate. Ça se confirme, même saint Thomas n'aurait pu contester, je l'ai vu de mes yeux, il est bien rentré. Il trace sans même s'arrêter. J'envoie un SMS : Alors tu snobes ?...Pas de réponse. Hum hum, je me racle la gorge. T'inquiète pas, me rassurent les potes, on va le snober à notre tour quand il repassera, parce que forcément il va repasser (surtout qu'en ce moment il porte des chemises) (c'est moi qui ajoute). Effectivement il repasse, toujours sur son skate, en lançant : j'arrive ! Et hop, il retrace.

Il finit par nous rejoindre. Entretemps d'autres personnes se sont greffées, pas des amis, juste des connaissances. Première phrase du charmant en s'attablant : ouh là, c'est peuplé ici, on connaît trop de monde. C'est évidemment une plaisanterie mais je la trouve moyenne (me sentirais-je visée inconsciemment ? C'est une explication pas tout à fait improbable) (alors qu'en fait il parle de tout le monde sauf de moi. Mais je l'ignore, ou ne veut pas le savoir, à ce moment-là).

La soirée se déroule. Le charmant ne cesse d'aller et venir, car il est sans arrêt sollicité pour diverses raisons. Je prends mon mal en patience. D'autres potes arrivent encore. Au final il est minuit. Le charmant et moi n'avons pas pu échanger un mot, à part : ça va toi ? Oui ça va. Et toi ? Oui, fatigué...(d'accord, ça fait 10 mots). Nous n'avons pas mangé. On achète des frites, on les mange sur un banc avec la petite troupe de potes qui reste. Dispersion de la manifestation.

On se retrouve, enfin, tous les deux, chez lui. En arrivant je me mets à la fenêtre pour allumer une clope. Erreur, d'un certain point de vue (qui n'est pas le mien, tu t'en doutes). Mais pourquoi tu fumes direct ? t'es stressée à ce point-là ?!!? Non non, mais comme on vient de manger, j'ai envie d'une clope, c'est normal...Ah ne me parle pas de normal, tu fumes c'est tout, moi je vais prendre une douche. Il sort de la salle de bain deux secondes après, à poil, pour ajouter : j'ai senti que tu as mal pris ce que je viens de dire, mais ça m'énerve que tu fumes.

C'est là que la soirée prend un tournant tragi-comique. La dernière déclaration du charmant est une tentative de conciliation. Moi je suis grave soulée et je ne l'entends pas de cette oreille. Deuxième erreur (celle-là, oui, c'en est une). Dialogue (de sourd) (oreille...sourd...j'ai de la suite dans les idées, tu crois quoi).

Moi : Écoute (déjà, quand tu commences une phrase par "Écoute", c'est mal barré), on s'est pas vu de la soirée, il est tard...si tu veux dormir avant le taff, faut pas trop traîner...alors c'est peut-être pas le bon moment pour parler de ma tabaco-dépendance, non ?

Lui (toujours à poil) : C'est jamais le bon moment pour parler, alors il faut dire les choses au moment où elles arrivent.

Moi : C'est vrai, mais là ça fait longtemps qu'on s'est pas vu (seuls, s'entend), il faut que tu dormes, on va encore pas se voir

Lui (toujours, oui...) : Comment ça, tu considères que dormir ensemble c'est pas se voir ?? (dérive)

Moi : Si, bien sûr, mais tu sais, on aura beau dormir ensemble toutes les nuits, je pense pas qu'on se verra beaucoup, surtout qu'en général on ferme les yeux pour ce genre d'activité...(ironie pas forcément de bon ton)

Bref. Il retourne dans la salle de bain. Petite pause, pour calmer les esprits...Puis c'est mon tour. Puis au lit. L'ambiance est électrique mais on essaye de garder son sang-froid. Je lui explique que ça m'a soulée qu'il en m'ait pas bippée (parce que oui, ça part de là, faut pas se leurrer, le reste n'est que prétexte). Il m'explique qu'il a eu pleins de rendez-vous imprévus. Je lui dis qu'il aurait pu me tenir au courant...On se réconcilie sur l'oreiller. Classique. Mais y a un petit arrière-goût un peu amer (c'est une métaphore, bande d'obsédés).

Pas longtemps après, le réveil sonne. Il est épuisé. Dans mon demi-sommeil je l'entends lutter. Il part au taff (à cette heure-là tu rêvais encore). Je me lève, plus tard. Et avant de tracer je laisse...allez vas-y, c'est à toi...je laisse, je laisse...un petit mot, oui ! En voici la teneur (je vous préviens : c'est pas très intéressant, mais vous l'aurez voulu) :

"J'espère que la force était avec toi pour cette dure journée de travail. Désolée pour hier. Moi j'étais énervée, toi t'étais fatigué. Donc désolée. Si tu as envie de me voir ce soir, bip moi (moi j'ai envie). Sinon amuse-toi bien. Et repose-toi aussi. Je t'embrasse. Ada." D'où son SMS le lendemain : ...jviens drentrer ! (kom tu lvoa jte bip de suite) ton ptit mot me touche beaucoup...Épilogue : hier le charmant fait un joli lapsus en me disant : "Ce soir j'ai envie qu'on reste en tête-à-tête, je te dédicace ma soirée."

Ai-je répondu à vos attentes ?

mercredi 26 juillet 2006

♫ Respire et si ça t'suffit pas re-respire, ou bien le pire est à venir bébé ♫

Disons que parfois la vie est mal faite.

Dimanche soir, épuisée par mon week-end qui, en dehors du fait qu'il ait été fourni en festivités comme à l'accoutumée, a, en plus, été travaillé...je tombe dans un profond sommeil chez (ex)-mobamour. L'alternance continue oui (et toujours aussi platonique. De mon fait. D'ailleurs le lendemain il me dit : dis donc, ça serait bien qu'on fasse l'amour un jour...Mmmouais). Il n'est donc que 23h30 (♫ on est quel jour ? Dimanche. Le septième. Faut qu'j'change le système. Et Dieu créa la flemme ♫) quand la sonnerie de mon téléphone portable commence à s'intégrer à mon rêve, jusqu'à ce qu'(ex)-monamour me secoue. Je décroche, autant vous dire pas fraîche.

Hello Ada, it's le rappeur canadien, how are you ? (T'inquiète, t'es pas obligé de connaître l'anglais. Et même si y a de fortes chances que tu maîtrises, je traduis, on sait jamais : Salut Ada, c'est le rappeur canadien, comment vas-tu ?) (non c'est pas du foutage de gueule, y a le droit de pas savoir, ce sera toujours mieux que l'émission télé)

Oooooh, I was sleeping (putain je dormais)

I'm so sorry...ooh (vraiment désolé, ooh)

No problem. How are you ? (Pas de problème (je commence à prendre conscience que c'est le rappeur canadien, bordel, trop cool). Comment vas-tu ?)

I'm fine, thank you. May I see you tomorrow to visit mon lieu-de-travail ? (Je vais bien, merci. Est-ce qu'on peut se voir demain pour visiter mon lieu-de-travail ?)

I don't work tomorrow, I work on Wednesday (Je travaille pas demain, je travaille mercredi)

Ooooh...I leave on Wednesday (Ooooh...je me casse mercredi...)

Ooh (quoi ? on avait envie d'arrondir nos bouches, et alors ? ça permet de bailler discrètement)...but we can go even if I don't work (Ooh...mais on peut y aller même si je bosse pas)

Ok ! Tuesday, is it good for you ? (D'accord ! Mardi ça te va ?)

Yes it is ! (Oui ça marche !)

Je me dis qu'on a réussi à être synchro malgré sa virée aux quatre coins de l'Europe et que voilà une chose qu'elle est bonne. Car j'avais bien apprécié sa compagnie lors d'une teuf pas trop lointaine.

Je sors du métro mardi, il m'attend. J'avais oublié que ses yeux étaient aussi bleus. J'avais oublié que ses tatouages étaient sensuellement performants. On visite. Même les coulisses, ce qui l'enchante. Plus tard on va boire un verre. Thank you so much Ada, dit-il en mettant la main sur son coeur. Puis il essaye de parler français : je me sens maguenific (oui oui, je confirme, tu es magnifique, hum).

SMS du charmant charmeur chilien : Alellouhaaa ! (comme j'te l'dis) (sinon on dit sic) jviens drentrer ! (kom tu lvoa jte bip de suite) ton petit mot me touche beaucoup (je vous expliquerai peut-être un jour l'histoire du petit mot). Jé un redv a 19h. En attendant ça me plairé mucho de siester avec toa ! Alors bon, moi aussi j'ai bien envie de faire la sieste, mais sur un beat un peu cadencé tu vois (enfin un jeu de mot pourri digne de ce nom). Seulement une amie à moi nous rejoint. C'était prévu hein. Et puis quand même, si j'arrêtais les conneries à un moment ?

SMS encore : Apré jiré o XXX stv venir ce soir ? C open bar ! La voix de la raison parle à travers ma bouche. Je réponds oui au charmant et je propose au rappeur de se joindre à nous. Il accepte. Retour dans nos appartements respectifs, histoire de prendre des douches, de faire la sieste (mais chacun pour soi) (♫ poursuit sa nébuleuse ♫), tout ça tout ça.

À 20h le charmant me textote qu'il part en speed à l'apéro car la rumeur dit que ça se termine à 21h. J'appelle le rappeur canadien. On décide de se retrouver au bar en bas plutôt que de courir dans le métro (ben oui, on n'a pas de skate nous). Beaucoup plus tard (après environ deux mille sourires de mon côté et two thousand smiles du sien, la façon très excitante qu'il a de prononcer mon prénom avec son accent, des échanges intellectuellement riches (faut savoir qu'il ne lit que de la philo))...le charmant charmeur chilien nous rejoint et nous invite chez lui, avec d'autres.

La soirée se termine paisiblement : quelques herbes aromatiques, un petit mix spécial dédicace au rappeur. Celui-ci prend mon adresse électronique. On se serre fort. Sans aller jusqu'à la tristesse, on est peut-être un peu frustré...De quoi ? D'une occasion manquée ? J'ai pas trop envie d'analyser là tout de suite. Pourquoi j'ai eu envie de lui (parce que c'est une histoire impossible, donc simple à gérer ?). Pourquoi je l'ai pas fait (parce que je tiens au charmant ?). De toutes façons, comme dit le rappeur : we keep in touch ! (euh sciouz mi, j'ai pas bien compris, quand est-ce qu'on se touche tu dis ?)

dimanche 23 juillet 2006

Feydeau do, veau de ville mon p'tit frère

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous raconte quelques trucs vite fait. Hier apéro avec (ex)-monamour, dîner entre amis, nuit chez le charmant charmeur chilien. Résultat des courses : j'ai des courbatures d'amour (en passant, y a eu accident de préservatif. Le charmant dit : "J'veux bien qu'on fasse des petits Totoro mais faut qu'on soit sûr d'être ensemble." Sa phrase ne contenant pas de point d'interrogation, je me suis abstenue de répondre) et une migraine (celle que t'as quand t'as fait trop de mélanges).

En allant au taff ce matin j'ai croisé pas moins de trois gars dont le point commun est un technique de drague ultra-sophistiquée qui consiste à dire..."bonjour". Variante : "bonjour miss". Sous-variante : "bonjour princesse" (salut crapaud). Bon. Je comprends pas comment ils espèrent arriver à quelque chose, mais surtout, après une nuit trop courte, j'avais le regard légèrement fixe, j'étais bouffie par le sky, pas souriante, pas aimable, pas open...Potentiel séduction faible (le mot l'est. Sinon le bras. Ou les hanches) (♫ ne fais pas ces yeux furibonds ♫). Alors pourquoi ? C'est la canicule ?

Bon venons-en à l'essentiel. Veux-tu voir Ada confrontée à ses propres contradictions ? Ada ou l'art du paradoxe ? Ada en situation délicate ? Oui ? Alors je te montre.

Vendredi, soirée chez moi avec (ex)-monamour. On dîne, on discute beaucoup. On discute énormément. On discute tellement qu'on fait pas l'amour. Je sais pas si c'est lié...toujours est-il qu'on a débattu de psychanalyse et qu'il n'y a pas eu d'ébats. Eh bah c'est pas grave, c'était tendre. Vers 1h du mat, extinction des feux.

1h30, SMS du charmant charmeur chilien : Xcuz moi jé perdu mes clefs !

Je suis dans mon premier sommeil, je me dis que cette blague n'est pas hilarante, je réponds : Non ?!? (notons l'incrédulité agacée que souligne l'habile ponctuation)

Jé perdu ma clef en skatant ! Jpe prendre cel ke ta ? Jsuis désolé !

Tout espoir m'abandonne, la divine comédie va commencer dans sa version infernale, il faut s'y résoudre, ce n'est pas une blague (mais pourquoi m'a-t-il filé une clef de chez lui ?) : Ok je sors (notons la résignation désolée que souligne l'absence totale de ponctuation)

Jariv (non malheureux, surtout pas, ciel mon mari !)

Hum...je me fringue en speed, j'explique à (ex)-monamour que je dois donner une clé au charmant (oui, rien ne vaut la vérité dans ces cas-là. Je vais acheter des clopes ou je sors les poubelles, à cette heure, je sais pas pourquoi, il m'a semblé que ça le faisait pas).

Le charmant est devant la porte de mon immeuble. Un petit air contrit, mais content de me voir, il veut me serrer dans ses bras...C'est bizarre, au lieu de squatter devant chez moi, j'ai plutôt envie de marcher, marrant non ? Allez viens, on va prendre le frais. Mais non, t'es fatiguée toi, on va s'asseoir. Mais non je te dis, on marche.

Échange rapide pendant lequel il a le temps de me dire : "je me suis fait draguer ce soir mais j'ai dit que j'étais avec quelqu'un que j'aime beaucoup. Je tenais à te le dire." Réaction mentale n°1 : tu parles, t'avais pas envie d'elle. Réaction mentale n°2 : dans tous les cas il me fait passer un message, au moins symboliquement. Réaction mentale n°3 : mais qu'est-ce qu'ils ont tous à être fidèle, c'est le monde à l'envers ! Réaction mentale n°4 : et dire que pendant cette déclaration, (ex)-monamour est dans mon lit, je suis ignoble...Réaction visible : tendre sourire. Bon c'est pas tout ça mais la p'tite marmotte, elle taffe demain, elle va aller se recoucher.

Quelles leçons en tirer (avant de les boire) ? Déjà, contre toute attente, (ex)-monamour l'a très bien vécu. Sérieux. En même temps il n'a pas les détails. Et forcément, comme on ne voit que ce qu'on veut bien voir, il a pris cette restitution de clé comme quelque chose de positif. Il ignore par exemple que dès le lendemain, ayant retrouvé le trousseau dans la voiture de son pote, le charmant m'a à nouveau remis sa clé (encore un geste symbolique). Je ne poserai pas la question : qui est le mari ? qui est l'amant ? Non, je ne la poserai pas. Bon alors les leçons, plus sérieusement. Éteindre son téléphone la nuit (il aurait pas dormi sous un pont hein, il a des amis pour l'héberger). Monter une troupe et sillonner le monde. On pourrait se faire un paquet de tunes...le théâtre de boulevard ça cartonne.

vendredi 21 juillet 2006

"Si ce n'est toi c'est donc ton frère"

Hier soir concert de soutien à un peuple indien d'Amérique du Sud. Avec le charmant charmeur chilien en DJ pendant les transitions. Je vous passe le groupe de métal, niveau débutant, qui s'éclate comme un petit fou et déclenche dans le public, indulgent mais pas invulnérable, une vague de migraines. Je vous passe les rappeurs qui font un peu trop long. Je vous passe l'ingénieur du son qui cafouille grave. Heureusement y avait Sergent Garcia, seul, à la guitare (il était bien aussi le temps des Ludwig von 88).

L'événement marquant, c'est que j'ai mis un visage sur le mystérieux inconnu. Souvenez-vous, Ada malade, Ada convalescente en province. Coup de fil :

Bonjour Ada, tu vas bien ?

Oui mais c'est qui ?

C'est le mystérieux inconnu (là il me sort un prénom digne d'un protagoniste de série américaine) tu te souviens ?

Ah non, pas vraiment...(Laisse-moi réfléchir...Dallas ? Les feux de l'amour ? Tu sais, je suis pas forte en télé) (mais non je me moque pas, je sais bien qu'il a pas choisi son prénom ce pauvre garçon)

Mais si, on s'est vu à la soirée de XXX, on avait discuté, c'était cool. Je suis black, je suis musclé...(ben écoute, je suis contente pour toi, mais sincèrement, ça me fait une belle jambe)

Ah bon ? désolée je vois pas. Mais qui t'as donné mon numéro ?

Toi !

Alors là non, c'est pas possible, je m'en rappellerai.

Mais si mais si (quel menteur hein) alors quand est-ce qu'on boit un verre ?

Ben là je suis en vacances...et puis on se connaît pas...

Et t'es où en vacances ? (mais de quoi je me mêle ?)

Chez ma mère (ça calme ça non ?)

Bon je te rappellerai, passe le bonjour à ta mère (je n'y manquerai pas, tu penses bien)

J'appelle les copines pour me renseigner. Mais c'est qui ce gars ? Y en a une qui croit savoir mais elle jure qu'elle ne lui a pas donné mes coordonnées. Et je lui fais confiance. Mystère donc. Puis j'oublie.

Deuxième coup de fil sur le même mode...

Troisième coup de fil. Je zappe car maintenant il est dans mon répertoire, je sais donc que c'est lui, eh eh. Il laisse un message : Ada, c'est le mystérieux inconnu. Je voulais avoir de tes nouvelles, alors rappelle-moi s'il te plaît. Non, désolée.

Quatrième coup de fil. Idem. Là je me dis que s'il rappelle encore un fois, ce mec est un malade mental.

Cinquième coup de fil (ce mec est un malade mental) hier, mais il m'a feintée en appelant d'un fixe. Trop sioux. Dans le brouhaha du concert j'entends T'es où ? et spontanément je réponds À XXX. Ah je suis juste à côté, j'arrive. Non mais quelle conne. Ça s'appelle du réflexe conditionné. T'es où, j'suis là. Vive le téléphone portable.

Il vient, donc. Black et musclé c'est vrai, agréable à regarder. Au bout d'une demi-heure et après m'avoir demandé des nouvelles de ma mère (ah il a de la suite dans les idées), il finit par m'avouer qu'il m'a vue de loin dans une soirée (de loin, donc on n'a même pas discuté. Mais était-il même présent à cette soirée ? Nul ne le saura jamais. J'y crois pas trop) et que ce n'est pas moi qui lui ait donné mon numéro (merci du renseignement), mais...qui ? hein ? qui ?...Canada Dry (un ex-amant, pour les non-lecteurs de la première heure). Eh ben voilà, résolution du mystère. Ça m'a donné l'occasion de prendre des nouvelles dudit Canada Dry car, vous l'avez peut-être constaté, on s'est comme qui dirait perdu de vue (c'est ça les relations basées sur le sexe, ça tient pas trop la route. Disons que tant qu'à faire du sexe, autant varier les plaisirs et les partenaires).

Sauf que là, je t'explique, tu vois le mec derrière les platines, oui ? tu vois ? C'est mon mec (je simplifie hein, sinon on s'en sort pas). Et en plus je trouve ça moyen comme procédé. On va donc en rester là. Donc tu rentres avec lui ce soir ? Oui, tu as parfaitement compris. Et demain soir, tu fais quoi ? Dites-moi que je rêve...

Le charmant charmeur chilien arrive. Il me demande si c'est mon ex (il voit mes ex partout). Je lui raconte vite fait. Ça le fait marrer. C'est vrai que c'est cocasse. On boit un verre et on trace. Salut mystérieux inconnu, amuse-toi bien (enfin à l'avenir je veux dire, parce que là ça va fermer). Sur le chemin du retour, le charmant me dit : Dis donc, t'as dû sacrément bien baiser avec Canada Dry pour qu'il te recommande à ses potes et vice-versa...Oui c'est pas faux. Un plan cul sur un plateau. Mais non merci j'ai plus faim.

mercredi 19 juillet 2006

♫ Des draps qui chauffent un pistolet à gaufres, un avion pour deux et nous serons heureux ♫

Hier, après le taff, le charmant charmeur chilien vient m'attendre à la sortie du métro pour qu'on aille ensemble chez sa soeur déguster un couscous maison (la semoule parfumée à la cannelle, fichtre que c'est bon. Et les raisins au miel, ah...). Sur le chemin et sous la canicule, on se raconte nos journées. Je vous ai gardé le meilleur.

Ça commence par : J'ai eu une discussion avec mon ex au bar en bas. Elle dit qu'elle est encore très amoureuse mais moi pas. D'ailleurs y a jamais eu la petite étincelle entre nous. Ok je note. Ça continue par : J'ai croisé pleins de jolies filles aujourd'hui, mais aucune qui ne m'ait fait vibrer comme toi. En plus toi tu me fais rire. Là mon téléphone sonne (forcément quand on parle de vibrer, on en voit la queue). Quand je raccroche il reprend : T'as entendu ce que je t'ai dit ? Et il répète : J'ai croisé pleins de jolies filles, mais aucune...Ok je note. Plus loin : Ah qu'est-ce que j'aime quand tu souris comme ça ! Tu sais qu'j'te kiffe toi ? Ok je note.

Pendant le dîner il me lance des oeillades de braise et des oeillades de tendresse. Sans arrêt. au point que j'évite te trop le regarder. Après le dîner, je suis sur le canapé, lui la tête sur mes cuisses. J'entends une espèce de chm. Puis : Oh tu te rends compte, j'ai jamais dit ça...

Moi : J'ai pas entendu ? (en fait j'écoute Boris Vian. Trop puissant) T'as encore dit un truc dégueulasse c'est ça, espèce de grossier personnage ?

Lui : Oui, un truc vraiment dégueulasse.

Moi : je veux pas le savoir.

Lui : je sais pas ce qui m'a pris, je le dis jamais d'habitude.

Moi (finalement intriguée) : Ben vas-y, dis-le, il m'en faut beaucoup pour être choquée, tu sais bien.

Lui : Bon d'accord, j'ai dit je t'aime.

Moi : ...(ouais bon oh, y a le droit d'être pris de court des fois. Quelqu'un pourrait pas faire diversion dans ce salon au lieu de faire la vaisselle ? Oh les gens, à l'aide ! Bon ok je vais le bizouter alors)

Ce matin, tôt, très tôt. Après sa douche il vient me dire au revoir. Je dors à moitié mais quand même, j'entends : j't'adore toi.

Je récapitule : exit l'ex, tu es belle-tu es drôle, je t'aime, je t'adore. Ça s'appelle un crescendo. Que faut-il en conclure ?

mardi 18 juillet 2006

Surprise-party, tu m'étonnes...

Il en a de bonnes le charmant charmeur chilien : Qu'est-ce que je te kiffe toi, je voudrais que ça dure longtemps, il faut qu'on se fasse des surprises.

Des surprises ou comment entretenir le feu de la passion. Par exemple :

Surprise-aventurier du sexe. Je débarque chez lui avec deux belles miss et je lui dis : "Tiens, je t'ai amené des douceurs. Vas-y vas-y, moi j'aime pas le sucre. Bon d'accord, si t'insistes je vais goûter." Ça lui plairait je pense. Quant à moi, faut voir...

Surprise-aventurier du voyage. Je lui propose de partir en vacances avec moi. Ça lui plairait je pense. D'autant qu'il me parle souvent de potes qui habitent pas loin de ma prochaine destination vacancière et, dis donc quelle coïncidence, ils l'ont invité et lui il a vachement envie d'aller là-bas...Quant à moi faut voir...(Ex)-monamour est sur le coup. Et raisonnablement parlant, le mieux serait que je parte seule. Sachant qu'il y a moyen de croiser le gosse beau en plus. Oh là là, trop compliquée c't'affaire !

Surprise artistico-sportive. J'apprends à faire du skate, mais carrément bien hein, pas juste tenir debout sur la planche et rouler comme une fillette, non le truc qui assure quoi. Et je lui parle ollie, flip et autres figures de style. Ça lui plairait je pense. Quant à moi les probabilités sont élevées que je me retrouve avec au moins une partie du corps dans le plâtre...

Surprise-jeune couple. J'accepte sa proposition de vivre ensemble. Ça lui plairait je pense. Forcément s'il en parle...Quant à moi...non mais t'es ouf ou quoi ?

Surprise cache-cache. Je fais la morte pendant une semaine à l'issue de laquelle je décroche enfin le téléphone en criant "Surprise !". Bon alors ça, ça lui plairait pas du tout je pense. Quant à moi...à part me faire bêtement ricaner (ben oui, j'suis con, tu crois quoi ?) ouais bof, mais ça me permettrait de réfléchir.

Surprise familiale. Je tombe enceinte. Trop drôle. Je sais pas si ça lui plairait, faut voir. Il en a déjà parlé, en imaginant comme cet enfant serait beau...Et puis aussi il veut planter des graines. Oui c'est ce qu'il dit. Quant à moi...au risque de me répéter, non mais t'es ouf ou quoi ?

Surprise spécial jeu de mot pourri. Je lui offre un oeuf en chocolat avec un joujou dedans et je lui dis : "En fait c'est moi la surprise en kit à monter soi-même". Voilà, c'est exactement ça qu'il nous faut. Adopté.

lundi 17 juillet 2006

♫ Tu étais presque belle, j'étais pas loin d'être fidèle ♫

Ouiii ? C'est à quel sujet ? D'accord d'accord, je vous raconte mon week-end.

Jeudi, après un vernissage arrosé de bière brésilienne (pourquoi pas, après tout ?), on a traversé le pont des Arts, où les Parisiens, bien inspirés mais pas très imaginatifs, viennent pique-niquer. Nous on avait juste envie de niquer (oh allez quoi, c'était trop tentant), on s'est contenté d'écouter un ou deux morceaux de la fanfare qui jouaient sur les quais (pour la rime). Plus tard le charmant charmeur chilien m'a fait une déclaration d'amour au bord de la fontaine, débordante de mousse, des innocents.

Vendredi, dans un parc, la question est posée (par lui) : ça va durer combien de temps, cet état d'extase ? Moi, pas castratrice pour deux sous, tu penses bien, je réponds : oh t'inquiète, pas longtemps...et heureusement, je suis bientôt en vacances, ça va nous faire du bien. Démarre un échange sur le mode : oui, il faut qu'on défusionne un peu et qu'on change de menu. Je lui parle du gosse beau, qui est à Paris en ce moment, mais que j'ai refusé de voir. Mais pourquoi donc ? s'exclame le charmant, vas-y, autorise-toi des libertés, comme ça je pourrai moi aussi tout ça tout ça...(non mais oh, deux c'est déjà pas facile à gérer, on va peut-être s'arrêter là. Remarque, ça m'aurait détendue). Nous sommes interrompus par un coup de fil de mon pote. Bla bla bla.

Le soir, apéro dînatoire. Dans la cour d'un immeuble, entre voisins-potes-gens du quartier. Tout va bien jusqu'au moment où la soeur du charmant annonce que l'ex d'icelui ets au bar à côté. Il me prévient : ouh là, si elle vient, ça craint pour toi. Bonne ambiance, cool, merci de me mettre à l'aise. Et là, forcément, elle vient. Qu'est-ce que je suis détendue moi dis donc, relaxation totale, mes paupières sont lourdes, limite je plane. Tu vois l'ataraxie ? je suis un tout petit peu plus loin sur la gauche...juste je révise mes techniques de combat et j'arrive.

J'ai rien contre elle hein, faut pas croire, mais si elle attaque...Finalement ça se passe bien. Vu qu'il n'y a jamais moins d'une dizaine de personnes entre elle et moi, on parvient à ne pas être en contact, sauf quand elle trace et qu'elle fait un tour de table pour faire la bise à tout le monde. Bon, mon tour venu ça ressemblait plus à un gentil coup de boule, mais quand on sait que j'ai échappé aux insultes, aux yeux qui crachent le feu tel le dragon, ben on s'estime à peu près heureux (cependant elle s'est lâchée samedi, après nous avoir croisés (oui elle traîne relativement souvent au bar en bas dans l'espoir de le voir) (non non c'est pas pénible du tout), lâchée donc, par message téléphonique interposé qui disait grosso modo (je n'en ai que la version rapportée) : "c'est pas la peine de dire bonjour, y a que du mépris, je t'ai vu avec ta noich..." Je ne suis pas chinoise, mais j'ai les yeux bridés, les termes génériques prolifèrent, contrairement à la couche d'ozone, j't'en parle même pas, c'est trop la zone...j'en conclue donc que c'est bien de moi qu'il s'agit. Plus tard elle s'est excusée par SMS. Ouais).

Fin de la soirée donc. Le charmant charmeur chilien me reproche :

1) d'avoir répondu agressivement à sa demande d'ouverture de porte de salle de bain pendant que j'étais sous la douche. Alors bon, si on peut même plus avoir quelques moments d'intimité, merde, où va-t-on ? Je vous le demande. La suite montre qu'il s'agissait sd'un prétexte de reproche, en guise d'introduction, comme qui dirait pour s'échauffer quoi.

2) d'avoir été distante avec lui pendant cet apéro. Oui mais quoi ? Il voulait peut-être que je lui roule des pelles pour qu'ensuite on se fasse écharper ? Et puis lui non plus, que je sache, il était pas hyper proche. Là encore ce ne sont que des mouvements préparatoires.

3) de souffler le froid depuis quelques jours. Cela est vrai, oui, après le coup de la bise, j'avoue (ouais, quand la bise fut venue, elle alla crier famine chez (ex)-monamour sa voisine). Attention, on passe en phase offensive.

4) de m'éloigner tandis qu'il ne cesse de se rapprocher. Vrai également, mais je réponds que quand tu rencontres un gars qui se présente comme instable, infidèle, volage, papillonnant...bref quand tu rencontres un gars qui, honnêtement (ça, on peut pas lui reprocher), te mets en garde, ben toi, pas con, tu restes sur tes gardes, question de survie.

Il répond que : il y a ce qu'on dit et il y a ce qu'on vit. Que là c'est différent, qu'il voit plus le monde de la même façon depuis qu'on s'est rencontré.

Euh, tu peux arrêter ton char deux minutes, c'est pas interdit de stationner là, tu m'as pris pour qui ? C'est pas toi qui, pas plus tard qu'hier, m'encourageait vivement à diversifier les partenaires pour avoir une alimentation équilibrée ? et pour, conséquemment, en profiter aussi ? J'ai pas rêvé non ?

Si, j'ai rêvé parce que tu vois il me kiffe trop et patati et patata.

Bien bien bien. De deux choses l'une (jamais bien compris ce que ça signifiait mais bon, je suis un peu à court de transition là, et tu sais bien que l'écriture, c'est comme la parole, il faut ar-ti-cu-ler, sinon on capte rien), soit il bluffe quand il m'incite à aller voir ailleurs, soit il mythonne quand il est tout love. Juste faut trouver la bonne option. En ce qui me concerne, il est vrai que je ne suis pas un modèle de fidélité (je suis pas un modèle du tout d'ailleurs, pour ceux qui en doutaient encore). Néanmoins ça m'arrive. D'être fidèle. Mais dans ces cas-là faut que je fasse un minimum confiance à mon partenaire. Dans le cas contraire j'essaye, autant que possible, de pas trop m'attacher, de prendre un minimum de recul. Quand j'entends le charmant dire qu'il n'est pas fidèle (et que ça tombe bien que moi non plus), comment pourrais-je m'investir dans cette relation de la façon qu'il souhaite, c'est-à-dire à fond ? (hum, cette phrase est toute pourrie, tu peux la remplacer par une de ton choix). Déjà je trouve que pour quelqu'un qui veut pas s'investir, j'y vais fort quand même. Vous savez quoi ? Je suis fatiguée là. Et encore, je vous parle pas d'(ex)-monamour.

jeudi 13 juillet 2006

♫ Should I stay or should I go now ♫

Bon ben je ne vous cacherai pas que ça m'a un peu calmée c't'affaire...

Sur le coup j'étais sous le choc, avec assistance respiratoire, massage cardio-vasculaire et tout et tout. Non allez, juste j'ai bu le premier verre de rosé relativement vite. Ensuite y a eu les explications du charmant sur le mode je suis désolé, c'est parce que j'étais pas à l'aise, je voulais pas te vexer...Mais tu m'as pas vexée, tu m'as scotchée, c'est pas pareil. Et maintenant je sais pas bien quoi en penser.

Disons que si c'est effectivement de la jalousie, ça va pas être possible. Non vraiment sans façon, j'ai côtisé hein, faut que ça tourne un peu (à titre d'exemple, si je m'avisais de regarder autre chose que mes pompes ou Ses yeux, à lui cet ex d'une autre vie, je me faisais accuser de mater les gars dans la rue. Erreur d'appréciation...j'étais jeune...et amoureuse surtout. Mon dieu comme tout cela est loin braves gens. Et puis en plus, depuis quand c'est interdit de mater les beaux gosses ?). Bon après tout, s'il est jaloux, il est jaloux hein, c'est pas moi qui vais le changer. Le cas échéant, no way.

Le truc, c'est qu'il s'en défend. Il annonce au contraire à tout bout de champ qu'il n'est PAS jaloux, qu'il n'est PAS fidèle. Libéré à fond quoi. Libre dans sa tête (et pourtant il s'appelle pas Diego. Ça aurait été pas mal n'empêche, Diego, j'aime bien), libre dans sa vie. Moi j'veux bien (d'autant que ça me ressemble assez) mais ça manque de cohérence au niveau de l'articulation discours-actes (et ton arthrose, ça va ?).

Si vous voulez mon analyse personnelle de la situation...oui ? non ? manifestez-vous hein...je pense que son attitude est due à un manque d'assurance. Il éprouve manifestement quelque chose d'assez fort pour moi, mais il ne sait pas si c'est réciproque et ça le met en état d'insécurité. Ce que je comprends bien...car moi-même je ne suis pas bien assurée de mes propres sentiments. Voilà quoi, en gros je ne tranche pas la question jalousie, je lui laisse le bénéfice du doute (bien que je doute du bénéfice. Mais faut savoir douter du doute, on vous a bien appris ça quand même).

Et donc je suis pas allée à l'apéro auquel on était invité hier soir. Non. Au début je me disais, allez, repos ce soir, parce que mine de rien la teuf m'a bien rétamée. C'était sans compter sur (ex)-monamour, qui m'a téléphoné et avec qui j'ai passé une très bonne nuit. Quoi ? Faut pas me chercher, c'est tout.

mercredi 12 juillet 2006

♫ I was feeling insecure, you might not love me anymore ♫

Ouais mais oh, j'vous vois venir hein, alors on se calme, faudrait voir à pas s'emballer. C'est pas parce que j'ai dit que je l'aime que tout de suite faut s'imaginer des trucs et des machins. D'accord je l'ai dit. Ok. Ce qui est dit est dit. Mais quand même. N'allez pas croire que ce soit si simple.

Hier, devinez où j'étais ? Exactement. En terrasse, au bar en bas de chez moi, avec un couple d'amis. On boit l'apéro et on décide d'aller manger à côté. Je me lève et qu'est-ce que je vois derrière la chaise ? Un skate. Forcément je regarde. Y a pas si longtemps, ça m'aurait fait ni chaud ni froid, mais là, un skate, attends, ça m'intéresse. D'autant plus qu'après examen minutieux de l'engin, je leur dis : mais je le connais ce skate ! Je mate autour, histoire de trouver le propriétaire. Personne. Intriguant...Le propriétaire est peut-être aux toilettes ? Non. Je dégaine mon téléphone : ben alors, je viens de rencontrer ton skate, tu fais quoi ? Je suis monté prendre une douche. Mais ça fait longtemps que t'étais derrière moi ? Ben oui, 20 bonnes minutes. Mais pourquoi t'es pas venu nous voir ? Parce que tu m'as pas vu. (???). Bon je descends là.

Je trouve ça un peu chelou mais j'attends de voir. Il descend, salue mes amis. Je lui redemande pourquoi il est pas venu dire bonjour. Et là, le truc de ouf, il me dit, plutôt froidement : ben voilà, je te dis bonjour. Et il me fait la bise. Oui tu as bien lu, la bise, sur les joues, en camarade quoi ! Genre on est des potes. Non mais il se passe quoi là ? J'ai raté un épisode ou bien ? Mais bon, y a mes amis, on va non plus y passer la nuit, je lui dis qu'on va dîner. Il me dit qu'il y a une teuf après. On trace chacun de son côté. Je suis légèrement perturbée, normal quoi.

Après le dîner je l'appelle. Il est tout content. Il me propose de le rejoindre, il est en train d'acheter des pizzas pour la teuf. Je lui glisse quand même que ouais mais y a un truc que j'ai pas capté. On va en reparler, répond-il. Tu m'étonnes Elton, un peu qu'on va en parler...La teuf. Sympa. Les potes du charmant charmeur chilien ont tous des balcons au 10ème étage, c'est une secte faut croire. Vue imprenable sur la lune rousse (enfin je sais pas trop s'il s'agissait bien d'une lune rousse, mais en tout cas on disposait d'une lune, de couleur plutôt rousse ok ?). Il y avait un rappeur fraîchement débarqué de sa contrée d'Amérique du Nord qui me regardait deloin au début, en me faisant des sourires. On s'est retrouvé sur le balcon. I spoke english all night long, avec ce grand gaillard hyper baraque mais tout en douceur veloutée. On a écouté sa zique, enfin sa voix surtout. Bizarrement on a longuement parlé de ma bad love story avec (ex)-monamour. Et de Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, William Burroughs. Des pays d'où l'on vient. De ceux où on ira. Si on arrive à être synchro je lui ferai visiter mon lieu de travail. Bref y a eu un certain feeling.

En partant, le charmant charmeur chilien note : tu l'as trop fait kiffer le rappeur. Oui ok, mais si on revenait à nos moutons hein ? C'était quoi le problème ? Tu m'expliques ? Bon alors en fait, en arrivant au bar, il m'a vue avec cet ami, qu'il n'avait jamais rencontré, qu'il a trouvé très beau gosse (c'est vrai) et il a pensé qu'il s'agissait de mon ex. D'ailleurs c'est ça non ? c'est ton ex ? Non non (enfin si un peu, mais c'était il y a longtemps et on a choisi l'amitié plutôt que le sexe finalement, bon choix en l'occurrence), c'est juste un ami. Et je te rappelle qu'il était avec sa copine. Et après on dit que c'est moi qui vois pas...Oui mais il voulait se faire beau avant de venir nous voir, et puis il trouvait ça amusant d'être là incognito. Et le coup de la bise ? Ben pareil, vu qu'a priori c'était mon ex, et que j'avais l'air tellement "subjuguée" par notre conversation...Non mais j'te jure, où va-t-il chercher tout ça ? Il me rejoue le coup du "Jte biz" avec rendu de monnaie. Il s'est fait tout un trip jalousie à deux balles, sous couvert de "J'voulais pas déranger". Curieux quand même. Un pey énervant même. Mais mimi. C'est touchant de le voir touché. Tant que ça nous fait pas couler...

lundi 10 juillet 2006

Pour le meilleur et pour le pire

Les teufs au rez-de-chaussée, ça assure, crois-en ma bonne vieille expérience.

J'ai connu plusieurs rez-de-chaussée et, mis à part le fait que t'as un peu l'impression de vivre dans la rue, tu te fais plein d'amis. En sortant d'un bar samedi soir, le charmant charleur chilien et moi, après avoir passé un bon moment à ce comptoir inconnu de nous deux (mais on a vu de la lumière tamisée et une déco alléchante, avec des vivyls sur les murs, des platines, moultes photos d'Iggy Pop, des affiches de films de Terence Fischer...alors on est entré), en en sortant donc, un peu plus loin sur la droite y avait une sorte de petit attroupement et on s'est dit, tiens, si on allait voir un peu là-bas si j'y suis. Bonjour les gens.

Il s'est trouvé que les gens en question étaient fort hospitaliers. En même temps, si tu annexes le trottoir, faut s'attendre à rencontrer du monde. Du coup ben on a tapé l'incruste en bonne et due forme. J'ai parlé avec de jeunes gens tout juste sortis de leurs classes préparatoires, en attente de résultats de concours ou encore en plein dedans. J'ai discuté avec quelqu'un qui a voyagé au paus ed mes ancêtres et comme j'ai l'intention d'y aller l'année prochaine, j'avais pas mal de choses à lui demander. Le champagne a été sabré au milieu de la chaussée.

C'est le retour qui a été tendu. À pied évidemment. Le charmant et moi, on avait un peu abusé sur les rafraîchissements, c'est indéniable. En plus il s'était levé aux aurores pour du taff occasionnel. Ça tanguait sévère et comme j'étais la plus en forme de deux, je me suis vue dans l'obligation d'assurer. Étant donné mon sens de l'orientation défaillant, je trouve que je m'en suis pas si mal sortie. On est rentré à bon port, après s'être approvisionnés en eau à l'épicerie. Le charmant charmeur chilien s'est enfermé une dans la salle de bain, une heure ! oui messieurs-dames. Je tentais de communiquer à travers la porte, ce qui donnait à peu près

moi : ça va ?

lui (voix qui se veut assurée mais qui en trompe personne) : oui oui tranquille, je vais prendre une douche

20 minutes après

moi : ça va toujours ?

lui : mmmmm

moi : plaît-il ?

lui (voix faiblarde) : ouais ouais, j'ai gerbé là, ça va aller mieux

15 minutes après

moi : bon ben faudrait peut-être que tu songes à te pieuter non ?

lui : ...

moi : ouvre la porte, t'es flippant là

lui (enfin) : je crois que je vais encore gerber, j'suis pas sûr

moi : ben en attendant ouvre-moi

lui (dans un murmure) : non mais va te coucher toi, je te rejoins

moi : bien sûr, je vais m'endormir tranquillement pendant que tu crèves dans ta salle de bain...Bon ben je vais faire la vaisselle, ça va me détendre

15 minutes après

moi : alors ? quoi de neuf, docteur ?

lui : arrrrrrrghhhhh

moi : ah ok. Tu peux reformuler s'il te plaît ?

lui : c'est bon là, je crois que c'est bon

moi (en fée du logis) : ah putain mais t'as fait cuire quoi là-dedans ?

lui : non mais fais pas la vaisselle, c'est pas la peine

moi (pas la peine ? mais à quel moment tu considères que ça vaut la peine alors ?) : dis donc, occupe-toi de toi et moi je m'occupe de moi, d'accord ?

lui (voix de gentil garçon obéissant) : oui d'accord, tu as raison

moi : en fait, si je veux pouvoir te faire une tisane, je dois faire la vaisselle

Il sort enfin, tout pimpant (mais vert) dans sa serviette de bain. Il se met à farfouiller dans sa chambre.

moi : tu veux pas te coucher à un moment

lui : faut que je trouve un tee-shirt

10 minutes après

moi : ça y est ? tu l'as trouvé ton tee-shirt ?

lui : oui voilà. (Se met au lit) (Ne jamais désespérer)

5 minutes après

lui : ah non, j'ai trop chaud, faut que je l'enlève ce tee-shirt. (Se défringue, me câline un peu, s'endort)

Voilà, c'est lui le mec que j'aime.

jeudi 6 juillet 2006

♫ Tiiiime is on my side, oh yes it is ♫

Il était une fois une faille spatio-temporelle qui faisait rien qu'à m'embêter en m'empêchant d'arriver à l'heure au travail ; alors que bon hein c'est pas du tout mon style. J'étais à deux doigts de déclarer forfait, mais je suis une battante moi, que diable. Je m'en vais donc vous livrer la méthode. Comment mater en deux-deux une faille spatio-temporelle-complot-mondialiste-de-la-bourre ? Comment ?

Tout d'abord, pour tromper l'ennemi, passer la soirée chez des potes, soi-disant pour voir un match de foot. Il s'avère que quand la France joue pas tout le monde s'en fout. Boire du rosé. Manger de l'ananas et du melon. Prendre les chemins de fer. Faire des bonds. Jouer aux dames chinoises. Prendre les chemins de fer. Admirer les éclairs dans le ciel. Prendre les chemins de fer. Brouter de l'herbe. Rapidement il est 8h du mat. À ce stade la faille ricane dans sa barbe, elle croit, naïvement, que c'est dans la poche. C'est mal me connaître.

Je poursuis. Hésiter à aller taffer, étant donné sa brillante forme physique...Renoncer. Et vlan. Première faille temporelle matée : quand on va pas au boulot, par définition on n'est pas en retard. Alors ? on rigole moins là hein ? Quant à l'objection qui consiste à bayer aux corneilles que : à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire...eh bien à cette objection je lui dis : attends la suite, tu vas voir.

La suite. Se lever à 18h après une bonne journée de sommeil. Boire de la tisane (et alors ?). Descendre au bar en bas pour l'apéro (et alors ?). La faille pense que sa revanche sera terrible. Même pas peur. Regarder le match en terrasse, debout sur une chaise (mais déchaussée quand même), avec le charmant charmeur chilien qui chauffe la salle. Manger une salade de la mort chez un pote. Puis des frites sur un banc à la fraîche. Se coucher vers 1h du mat. Léger handicap pour la faille : le décalage horaire est maîtrisé à la perfection.

En bon stratège, feinter : ne pas mettre le réveil en se disant qu'on se lèvera quand on se lèvera, faut pas déconner avec la fatigue. Alors là, la faille, autant vous dire qu'elle jubile. Sourire radieux sur sa face. Sur la mienne aussi, parce que, je sais pas pour vous, mais chez moi en ce moment c'est plutôt carrément sympa.

Être réveillée à 7h18 par un SMS : Allez allez ! Courage ! Ta bien dormi ? jé lu un peu é plouf jme suis endormi. Si tu ve jtacompagne pr te donner du courage !? (Le charmant charmeur chilien culpabilise parce que j'ai fait l'école buissonnière. Du coup il se transforme en coach). Répondre : Oui !!! 7h20 : Ok jariv ! T prete ? Répondre : Non !!! 7h24 : Tu ve un truc pr le pti déj ? jte rejoins chez toi stv ? Sinon dis moi ds combien de temps en bas.

La faille, bien que dépitée, y croit encore un peu. Parce qu'un petit déj au lit, on sait que ça peut dériver. Mais non. Garder l'avantage et se contenter de faire la route avec le charmant charmeur chilien en se disant des mots d'amour. Arriver au taff à 8h40. Deuxième faille temporelle KO debout. Eh eh.

lundi 3 juillet 2006

C'est arrivé près de chez vous...(♫ ouais presque sous ton nez ♫)

Mettons-nous en situation.

Un soir (par exemple celui de vendredi). Vous êtes sur un quai de métro. Seul. Vient à passer un gars qui chaloupe comme le Titanic en phase terminale. Il se vautre dans les escaliers. Vous lui portez secours, toujours seul, à la force du poignet et de vos bras, certes petits mais pas costauds. Résultat : 48 heures après mes muscles s'en souviennent.

Un matin (par exemple ce matin). Vous faites la queue devant le distributeur automatique de tickets de transport (car vous êtes un peu con, vous n'avez pas d'abonnement annuel, ce serait trop simple, non, vous préférez vivre à l'ancienne, eh oh faudrait quand même pas mettre la charrue avant les boeufs, les boeufs ils font la queue, point barre). Vous êtes même pas à la bourre. au bout de longtemps, la personne qui manipule l'appareil annonce que c'est en panne. La queue bascule vers le guichet. Vient à passer un gars avec la gueule en sang. La guichetière ferme son guichet pour s'occuper de lui. Résultat : non seulement j'ai été obligée de griller, mais en plus j'étais à la bourre, c'est malin.

Dans un bar (par exemple celui où vous regardez les matches de foot). Vient à passer un gars, ni bourré ni blessé, ça change, qui vous aborde : alors comment vas-tu ? Euh oui, c'est à quel sujet ? Tu te souviens de moi (sourire complice) ? Ben euh, désolée, non. Mais si, je m'appelle XXX. Ah oui bien sûr (enfin pas sûr et certain non plus), excuse-moi (mais c'est qui bordel ?). Je t'offre un verre ? Merci mais je suis avec un ami là. Et désolée hein, je suis vraiment distraite des fois (on va dire ça comme ça)...

Le charmant charmeur chilien observe la scène de loin et vous dit ensuite : alors, on se fait draguer ? Non non, c'est le copain d'une copine. Résultat : hum...

Dans un parc (par exemple je sais pas). Vous êtes allongé à l'ombre, avec un bon bouquin, vous grignotez des cerises pendant qu'une peau douce (et andine) caresse votre peau douce. De temps en temps, une bouche douce (et andine) se remplit d'eau fraîche et l'écoule, au compte-goutte, dans votre bouche. Résultat : ça s'appelle vivre d'amour et d'eau fraîche (et de cerises un peu aussi).

Dans un lit (par exemple celui du charmant charmeur chilien). Vient à passer un gars, charmant, charmeur et chilien. Il vous dit qu'il vous kiffe, qu'il y a une telle compicité entre vous, que c'est tellement fort, que vous avez le même humour. Résultat : j'ai rencard ce soir avec (ex)-monamour.

Ben oui. C'est typiquement le truc qui me fout la trouille. En plus, je vous l'ai déjà dit, le charmant charmeur chilien c'est pas possible de tomber amoureux de lui, il est trop infidèle (pas encore, mais c'est pas une raison) (moi non plus mais c'est pas pareil d'abord). Courage, fuyons.