J'ai eu un week-end décalé. Dimanche et lundi.
Jusqu'ici rien de très original. Pas décalé dans ce sens-là non. Décalé dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, demi-tour, déplacement latéral du côté où tu votes, entrechat, pas de bourrée (ces termes ne sont pas employés au hasard. Si tu n'as pas fait de danse classique c'est une chance, tu comprendras mieux ce que je veux dire)...En gros mon temps de sommeil a excédé mon temps d'éveil. Du coup j'ai pas grand chose à te raconter, tu te doutes bien.
À part mes rêves peut-être. Non pas les rêves, t'es fou ou quoi. Bon ok laissons parler mon inconscient. En ce moment je rêve une nuit sur deux que je fais l'amour avec une femme. Mais jamais la même oh attends, tu m'as pris pour qui ? Voilà voilà...
Cependant si j'ai beaucoup dormi, il s'est quand même passé de belles et bonnes choses...qui voudraient m'effrayer mais je commence à avoir de l'expérience, je vais pas me laisser faire, là j'ouvre un oeil vite fait, histoire que tu t'inquiètes pas et je retourne sous la couette (sur le divan aussi oui).
Alors d'abord, pour te montrer à quel point je suis épuisée, je vais te donner des exemples de choses qui m'ont fait mourir de rire alors que y a pas de quoi (tout le plaisir est pour moi - non mais vraiment fallait pas - mais si mais si j'insiste - mais vous avez fait des folies - oh vous savez c'est rien du tout) (je suis pas hystérique, je suis crevée, c'est pas pareil).
La première, à la vérité, m'a juste fait ricaner. Nous étions chez des amis avec le charmant charmeur chilien. Quelqu'un grattait un jeu et c'était compliqué parce qu'il savait pas bien s'il avait fait apparaître le bon symbole (symbole qui symbolisait un panier ou un évier, les avis divergeaient, ou un chien à la limite, on les reconnaît plus de nos jours). Donc bref il grattait dans tous les sens et le charmant dit un truc du style : et là tu grattes la case Nul si découvert et t'as l'air d'un con. Bon évidemment personne ne rit. Sauf moi.
Ensuite (mais chronologiquement ça s'était passé avant) (mais ça n'a pas grande importance) (c'est juste pour dire) nous étions dans le métro, toujours avec le charmant, on venait de se retrouver avec de grandes effusions de joie, tu sais comme dans le film là, on courait l'un vers l'autre les bras grands ouverts...non je rectifie...il fonçait 1) sur moi et 2) sur son skate, dérapait de façon contrôlée, me prenait dans ses bras, me faisait 1) tournoyer et 2) des bisous dans le cou et mes pieds (alouette gentille alouette) ne touchaient plus terre, tu te rends compte un peu ? Ensuite donc nous étions dans le métro et il chantait et ça faisait ♫ j'suis un imbécile, j'suis vraiment un imbécile, je suis un imbécile heureux ♫ sur l'air de ♫ I'm an alien, I'm a legal alien, I'm an Englishman in New York ♫ Essaye tu verras, ça le fait. Bon j'avoue j'ai ri.
Mais le summum du rire je l'ai atteint un matin, samedi, jour travaillé pour Ada (la pauvre), dans le métro encore, seule cette fois, à part les voyageurs. Autant te dire que j'étais soulée d'aller au taff alors que tout le monde se payait une grasse matinée (d'autant que le vendredi soir au bar, tout le monde s'installe en disant : ah ça fait du bien d'être en week-end...Non mais tu prends ton cas personnel pour une généralité, c'est ça ? Mais quel regard étroit sur le monde, c'est pitoyable. Figure-toi qu'il y a des gens qui bossent le samedi. Je dis ça, c'est pour t'élargir l'esprit hein, j'ai pas du tout la haine). Et là, à 8h44, dans ce métro parisien qui fleure la déprime (limite on dansait sur les strapontins, la pêche les enfants, je vous dis que ça), je reçois un SMS : Jme sui pas recouché. Je li é mé pensées von ver toi ! Courage ptite marmotte ! Sache kil y en a dotre ki bossent ds dé fabrik de chocolat ! À cet instant très précis (♫ où tu m'as dit je vais partir et puis, tu es partie, j'ai cherché le repos ♫) j'ai éclaté de rire. Et je me suis un peu tapé l'affiche dans le métro mais c'est pas grave parce qu'après je continuais de rire dans la rue, comme ça tout le monde a pu en profiter.
Sinon, y a pas que la rigolade dans la vie. Venons-en aux choses sérieuses de l'âge adulte. (Ex)-monamour veut me parler d'un projet qu'il a conçu pour nous. Déjà je flippe. Puis ce projet prend le qualificatif d'immobilier...Euh qu'entends-tu par là ? Ben immobilier, qu'on achète. Ah immobilier je vois, un truc genre constructif quoi ? mais là je suis en speed, on en reparle hein...
D'autant que le charmant charmeur chilien se met l'air de rien à me parler de prénoms : qu'est-ce que t'aimes bien comme prénom de fille, toi ? ou de garçon ? Pardon ?
Quand je te dis que c'est effrayant. Mais attendrissant, c'est bien là le problème, Ada s'attendrit, la vieille carne, elle se laisserait presque tenter (avantage au charmant dans l'histoire) et ça décuple sa peur. Tu ne t'étonneras donc pas si, quand les protagonistes de ma double vie se mettent à suivre le même chemin de façon synchronisée, je dors 14 heures par jour, siestes non incluses. Non c'est pas de la fuite, c'est de la fatigue, t'es sourd ou quoi ?
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