vendredi 21 avril 2006

♫ À l'analyse, il r'ssortirait que j'suis pas d'équerre ♫

Je vous sens frustrés sur le troisième point de la dernière fois. Comment ça, vous vous souvenez même plus de ce dont il s'agit ? Vraiment, hein, vous faites pas beaucoup d'efforts...Si ça continue je vais faire une interro surprise un de ces jours, ça va pas traîner. Et ça comptera dans la moyenne, non mais.

Comment ? Plus fort s'il vous plaît...Oui, c'est ça : la psychanalyse. Merci d'avoir triché d'un regard oblique sur le post précédent. Alors la psychanalyse, c'est quoi donc ? Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'on ne va pas chez un psychanalyste par hasard. Ah bon ? Ben non. Ce n'est pas en flânant dans les rues d'un pas nonchalant qu'on finit par sonner chez un psychanalyste dont on a vu la rutilante plaque. D'autant qu'en général ils ont pas de plaque. Enfin, ceux qui sont pas psychiatres. Les autres, ils crânent leur science. Tandis qu'un psychanalyste, c'est même pas un médecin, ouh le naze, il peut pas prescire de médocs...

Non, un analyste (on va faire court), on lui téléphone, en panique, parce qu'on croit qu'on est en train de devenir fou (je parle de moi) (ben oui encore, qu'est-ce que vous voulez, j'ai pas de mec, j'ai pas d'enfants, je fais avec ce que j'ai sous la main) (sinon on peut discuter politique, mais on risque de s'engueuler, ce serait dommage) (je peux vous parler d'ex-monamour aussi. Non ? Non, vous avez raison, il commence à nous souler celui-ci) (quoique...y a des petits rebondissements ces temps-ci)...on croit qu'on devient taré parce que ça vrille dans tous les sens, on sait plus qui on aime, ce qu'on veut, comment, pourquoi, et tante Alberte ça va ? En fait y a pleins de gens, ils vont chez le psy parce qu'ils ont un chagrin d'amour...et là je suis trop fière : oui j'ai un chagrin d'amour mais j'y vais DÉJÀ chez le psy, eh eh, comment j'ai trop bien anticipé. Bref. On obtient un rendez-vous trois semaines après. Trois semaines ? Oui mademoiselle, si vous avez pu tenir jusqu'à maintenant, vous êtes plus à trois semaines près, vous allez pas me la faire...Mais mais mais...bon d'accord.

Le jour J on tremble. C'est un peu comme un rencard amoureux, sauf qu'on n'a plus envie d'y aller, on se dit que finalement ça va pas si mal, allez viens, on va boire un coup plutôt, ou un ciné, ou rien hein, si on allait dormir ?

On se retrouve dans un fauteuil face à l'analyste. On fait son petit speech sur le pourquoi on est là (alors je m'appelle comme ci, et je travaille comme ça, et là je suis à la croisée des chemins mais je sais pas quels sont les chemins, j'ai pas vu le panneau) (j'fermais les yeux toujours etc...). L'analyste écoute. Il dit que oui, on peut commencer quelque chose, à raison de deux séances par semaine, si ça convient ? Ah ben oui, d'accord. Il dit qu'il faut fixer un prix pour les séances. Ah ben oui d'accord, c'est combien ? Il dit que c'est en fonction du prix qu'on accorde à sa propre parole. Ah. Ben c'est-à-dire que...ça dépend des mots hein.

Les premières semaines, on reste sur le fauteuil en face-à-face. On parle beaucoup, on pleure un peu, l'analyste écoute (toujours), relance, pose une ou deux questions.

Un jour l'analyste propose le divan. On s'allonge et hop, on voit plus l'analyste. Euh bon, on est censé faire quoi là ? L'analyste dit qu'il faut dire tout ce qui passe par la tête. Ah bon ? Tout ? Mais euh, ça va pas être facile ça. Surtout qu'il faut tenir 25 minutes...Mais vous allez bien aider un peu non ? L'analyste dit ; mmm. Bon. Ok on se lance.

L'analyste écoute. On parle. On pose une question. L'analyste répond : ah, vaste question...On dit : pourquoi X me rend-elle si haineuse ? L'analyste répond : mmm haineuse oui...On dit : quand est-ce que je vais arrêter de faire n'importe quoi ? L'analyste répond : quand...?

Quand la séance est finie, on se lève, on paye et l'analyste ne dit pas merci. Voilà les enfants, c'est ça la psychanalyse.

Meuh non, bien sûr que non, ce n'est pas QUE ça. Mais le reste c'est moins drôle, ou plus drôle, en tous cas intime.

Prenez vos cahiers de texte. Pour dès que possible, vous résoudrez les exercices suivants : comment faire un lien ? comment insérer une image ? que fait la police (partout, justice nulle part, oui on sait) ? Car mon choix final s'est porté sur le modèle je-sais-pas-quoi -tequila, parce que ça se refuse pas mais juste une goutte alors.

Qui est volontaire pour effacer le tableau ? (c'est à ça qu'on reconnaît les virtuoses (oui les chevilles ça va pas mal) car le titre du post est un extrait de la chanson qui se cache l'air de rien, dans cette question finale. À vous de jouer mes braves, y a rien à gagner mais on est des sportifs ou bien...)

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