vendredi 14 avril 2006

Tous les matins du monde

Figurez-vous que depuis quelques temps, chaque matin, une faille spatio-temporelle vient se caler pile poil chez moi. Je vous explique.

En général le réveil sonne à 8 heures. J'en vois qui m'envient, mais vous savez pas à quelle heure je me couche aussi. Et d'ailleurs, en particulier, le réveil sonne à 10 heures, voire midi. Mais on va rester sur le cas général, pour que cette démonstration physico-chimique à base de bulles de champagne ne puisse être contestée par aucune autorité scientifique. 8 heures, vibration sonnerie du téléphone portable. J'éteins. Je me rendors sur le mode sommeil léger jusqu'à 8h24, 8h28, ça dépend de la situation politique en Asie du Sud-Est, du cours de la betterave à Wall Street et de pleins d'autres trucs, mais là j'ai la flemme de chercher (ou comment expliquer la théorie de la relativité aux enfants) (pas de panique, j'en ai pas).

Faisons une moyenne : 8h26 je sors du lit. Brr, c'est qu'il fait frisquet (ah ne m'en parlez pas ma bonne dame, le fond de l'air est frais) (j'ai le droit de me faire la causette chez moi si j'veux). Je mets l'eau à bouillir pour le thé.

Retour au lit : 8h30 à tout casser. Allumage de radio. Je n'écoute pas encore, je repasse en mode sommeil léger léger.

8h40, le thé est infusé. Je le bois (ha, vous vous y attendiez pas à celle-ci, je sais, j'en ai surpris plus d'un, mais je suis comme ça moi, je fais du thé et après je le bois), en écoutant les infos, les yeux hagards dans le vide intersidéral, car j'ai trop la patate le matin, c'en est presque effrayant. Genre la fille qui, d'un geste souple et assuré, émerge de sous sa couette avec un sourire pétillant, bondit hors du lit, sautille jusqu'à la cuisine en sifflotant un air joyeux, ben c'est pas moi. 8h55 (et je dis ça pour être large, parce que ça relève plus de la tasse que du bol) le thé est bu. Je passe sous la douche. Sans lavage de cheveux, donc rapide (eh oh, des fois je me les lave les cheveux, mais on est dans le cas GÉNÉRAL j'ai dit). Habillage compris, je n'en ai pas pour plus de vingt minutes.

Nous pouvons donc affirmer sans crainte qu'à 9h15 je suis prête. Seulement voilà ce serait trop simple. Car c'est ce moment que choisit la perfide faille spatio-temporelle pour saboter ce timing digne d'un grand chef faisant cuire un oeuf mollet (coque et dur c'est facile, mais mollet ça se travaille). Je suis d'accord avec vous, si je ne larvais pas une demi-heure après la sonnerie du réveil, je gagnerais encore plus de temps. Ou, si je faisais sonner le réveil une demi-heure plus tard etc...Mais là n'est pas le problème. Car à partir du moment où le thé est prêt, j'enchaîne les activités sans perdre une seconde. Donc qui peut me dire pourquoi, alors qu'à 9h15 je suis opérationnelle, je ne sors pas de chez moi avant 9h45 ?

Moi je vois qu'une explication : c'est encore un coup du complot mondial des extraterrestres. Chers ET, si vous pouviez me faire un mot d'excuse, comme nos amis du métro, ça serait bien sympathique de votre part. Parce que pour l'instant, au taff, ils veulent pas me croire.

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