Hier soir c'était indescriptible, ça relaxe je t'assure.
D'abord je vais au cinéma parce qu'en ce moment y a Dupontel à l'affiche et je suis un peu comme qui dirait fan. Du coup je me précipite, je peux pas attendre un jour de plus. Déjà je me fais violence pour pas sécher le taff à des fins plus honorables, je trépigne d'impatience, le souffle court, la gorge palpitante, l'oeil humide, la tête haute, le pied marin, la main baladeuse, le bras armé, la cuisse légère, la langue bien pendue...à l'idée de voir mon idole..
Et tu me crois, toi ? Fanatique, moi ? N'importe quoi. La preuve, regarde (voilà un impératif de toute beauté. Je profite de cette parathèse pour présenter mes sincères excuses au sujet d'une faute récurrente dont j'ai bien du mal à me défaire, j'ai nommé le t'inquiètes, dont le s n'a rien à faire là mais je sais pas, j'y arrive pas, ça doit être le t' qui me perturbe. Cela dit, tant qu'il y a des gens qui disent Ceci dit, je complexe pas trop, juste un peu) : j'ai trouvé le film moyen, si c'est pas de l'objectivité ça ?
Ensuite je rejoins le charmant charmeur chilien à la terrasse du nouveau bar. Il a dormi 6 heures sur les dernières 48 : deux siestes en deux jours, moi je dis : que demande le peuple ? Et je me dispense de répondre, je voudrais pas te lasser. Il (pas le peuple. Enfin pas TOUT le peuple) a commencé à bosser la nuit, mais pour l'instant il ne renonce pas à sa vie sociale, c'est-à-dire qu'il part au taff à 19h, il en revient vers 9h, il s'occupe de ses petites affaires, il m'envoie des SMS, il enregistre des balises pour une radio, il voit ses potes, il prend soin de moi. Parfois il mange, mais pas trop non plus, la digestion ça endort.
Forcément cette conjoncture à tendance structurelle occasionne quelques dégâts collatéraux au niveau de son état de conscience, faut pas se leurrer. Exemple : je rêve, tu m'as repassé une chemise ? Oui tu rêves, je l'ai juste mise sur un cintre...Là on lit une légère déception dans le regard mais bon, tu t'imagines quand même pas que je vais repasser à sa place hein. Ben lui non plus mais il est tellement fatigué qu'il y croit, le pauvre.
Puis on tente de visionner un DVD où il apparaît sur son skate. Mon matos ayant rendu l'âme, le sien n'étant pas encore opérationnel, on se rabat sur les voisins. Le premier, dûment bipé, est pas loin d'aller se pieuter. Le second, on se le fait à la barbare, on débarque direct chez lui : Diego est devant un match de foot qui, fort heureusement, finit un quart d'heure après.
En attendant on s'installe, on mange un dessert (celui pour lequel tout le monde se lève tu sais) mais c'est définitivement trop sucré, même en utilisant une fourchette histoire de feinter le cerveau (auquel il en faut plus, très franchement. Le cerveau c'est pas le dernier des cons, crois-moi). Diego coupe les commentaires, confectionne un truc à fumer, met de la zique et ça dérive en impro entre le charmant ete lui, dans une espèce de hip hop ragga. Je t'assure ils assurent.
Au bout de longtemps on repense au DVD mais ça marche pas. Est-ce qu'on est trop à l'ouest ou est-ce qu'il y a un problème technique, va savoir...Alors on rentre se coucher. Je laisse le dernier mot au charmant parce que là, tu vas voir ça déchire et je me dois de partager avec toi des moments aussi riches intellectuellement, aussi forts en émotion, des moments rares en quelque sorte, où le sublime le dispute au subtil dans ce qu'il a de plus essentiel : la musique classique, c'est trop puissant quand même.
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