jeudi 14 septembre 2006

♫ Moitié en sarong, moitié en treillis ♫

Hier j'étais avec des amis à Bastille, qui est parfois notre bastion de bastringue. Le charmant charmeur chilien nous rejoint tout speed, il monopolise et coupe la parole, s'intéresse de très loin aux phrases qu'on peut caser par ci par là (sinon nous ça va, merci). Tandis qu'on se dévoue pour aller chercher les consommations au bar, j'en profite pour lui glisser : dis donc, tu serais pas venu en chemins de fer toi des fois ? Si, pourquoi, ça se voit ? Non penses-tu...

Ensuite on prend le métro, on va dîner avec des potes du charmant. Ça parle skate, mon sujet de prédilection, tu t'en doutes, surtout que je suis trop calée en la matière. Pendant que le charmant s'absente, on parle d'écriture, comme j'essaye de tenter de pondre un polar. Le charmant revient : vous parlez de Machin (espèce de star du skate) ? Non non on parle d'Ada. Ah parce que Machin il écrit, j'ai jamais lu ce qu'il fait mais il en est à son deuxième roman là...Et hop il me zappe complètement. Ok. Autant te dire que ça me soule. Plus tard il m'offre deux roses (premier rattrapage).

On migre chez le charmant, les potes sont en scooter, le charmant en skate, moi à pied. Sur la route, le charmeur trace (sans laisser d'adresse) (sauf que je l'ai). Je m'arrête au tabac et je décide que ça va bien, je veux bien être sympa cinq minutes mais faudrait voir à pas abuser, je fais demi-tour vers chez moi. Il me rattrape : tu fais quoi là ? Je rentre, je t'avais perdu. Bon, c'est toi qui le dis...(attention attention il se la joue psy : je te renvoie à tes propres paroles, à toi de faire le travail...Laissez-moi rire). Je n'ai pas encore atteint ma porte que mon téléphone vibre, je décroche, j'entends de la musique : ♫ I'm just a soul whose intentions are good, oh Lord please don't let me be misunderstood ♫...puis : alors tu fais quoi ? tu viens ? (deuxième rattrapage, in extremis). Bon ouais j'arrive.

Je passe devant le bar en bas de chez lui, mon pote est derrière le comptoir. J'entre pour le saluer (chaleureuse embrassade de sa part, étrange) et là miracle, il m'offre un verre. Je disais pas plus tard qu'hier que ça n'arrivait jamais et maintenant je passe pour une mauvaise langue, ah ben bravo. Du coup je lui laisse une des roses. On discute. Il me dit que le charmant c'est un bourreau des coeurs, que c'est pas une bonne idée, que certes il est fort sympathique et tout, mais bon, je cite : "C'est un véritable salaud avec les nanas". Ouais ok, c'est gentil de lui casser du sucre sur le dos, ça fait toujours plaisir, merci pour lui. Je reçois un SMS impatient : Bon tu fé koa ? Eh oh y a moyen de boire un verre tranquille ? Voyant que je n'entre pas dans son jeu (et pourtant, étant donné la soirée merdique, c'est pas l'envie qui me manque), mon pote se calme. Il me fait comprendre à demi-mots que ça va pas fort avec sa copine, c'est bien simple, en ce moment il bosse et il baise (avec qui, l'histoire ne le dit pas). Mais ça l'empêche pas de donner des leçons, t'as vu ?

Je monte chez le charmant. Ça fume. D'autres potes arrivent. Les chemins de fer se mettent en place mais pas de déviation jusqu'à moi. La goutte d'eau. Si ça se trouve j'aurais refusé mais on me laisse même pas le choix. Je me lève. Le charmant s'en étonne, me prend à part. Je lui explique que ces potes sont à l'unisson de cette soirée, ils font pas tourner, c'est très convivial tout ça. Il est désolé, il propose de leur en demander (mais je m'en fous des chemins de fer, c'est pas ça l'histoire) ou même de les prier de partir. Alors là moi je ne prends pas ce genre de responsabilité, je vais me coucher, bonne nuit. J'oublie la dernière rose.

Plus tard dans mon lit je reçois : Bon ce ki arrive arrive. Ce ki se passe passe. Ce ki se ressent reste...J'ai pas répondu parce que j'ai rien compris. Si t'as une idée...(je te donne un indice au cas où : tout à l'heure au téléphone, comme je lui trouve une petite voix, il répond que depuis hier il est triste).

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