On dirait bien que la loose bordélique s'est décidée à donner le meilleur d'elle-même, à la manière d'une grande championne, que tu crois qu'elle a fait son maximum alors qu'en fait elle peut, encore et toujours, te surprendre en allant plus haut et plus fort, et si ça se trouve c'est pas fini, mais bon tiens, on lui décerne lal médaille d'or, qu'elle nous laisse tranquille deux minutes ok ? regarde, y a les bisounours à la télé, ça nous changera (il se pourrait que j'aie encore un peu de fièvre, mais je crache plus mes poumon puisque j'en ai plus).
Je t'entends d'ici, t'es en train de t'exclamer : aaaaaaaaaaaah (comme quand la lumière s'éteint. Ou s'allume, ça dépend du point de vue), enfin elle va nous parler de sa loose, ça suffit les mystères. Sache cependant que je ne suis pas en état de te construire un truc carré, ni même rectangulaire, ce genre de truc qui fait ma réputation, allez arrête, je sais ce qui se dit dès que j'ai le dos tourné : Ada elle fait des posts trop bien construits, en trois ou quatre points et autant de sous-parties, c'est limpide, on dirait du Barbara Cartland. Merci, tu es vraiment gentil et ça me touche. Je vais essayer hein mais je t'ai prévenu (c'est les séquelles, t'inquiète, ça va passer).
Ça commence l'air de rien vendredi soir, à l'intérieur du nouveau bar. Pas en terrasse, pour raison de santé de ma part et pour cause d'intempéries de la part de la météo. J'ai la crève et il pleut quoi. Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville ; quelle est cette langueur, t'as bien appris ça à l'école. Le charmant me montre un début d'article pour un magazine de skate.
Deux de ses potes sont là, dont un qui parle de Béa. Béa. Tu connais pas Béa ? Attends, Béa, 37°2...une très bonne amie. Elle fait une teuf bientôt. Et Vincent et Monica ils sont bien installés à Ménilmontant, Monica fait parfois le marché là-bas. Quant à Vanessa ça va. Par contre Joey, fut un temps, il traînait avec de la sale racaille défoncée au crack. Je fais bien de ne pas acheter la presse people, c'est pas la peine, il m'a suffisamment soulée. (Là normalement tu sens que va pas trop falloir me chercher ce soir)
Les potes du charmant se barrent et on va rejoindre les miens dans un autre bar. J'explique à mon pote où j'en suis question appart. Ça tombe bien, ça me permet de faire un petit récapitulatif pour toi. Tu te souviens du deal ? je suis censée réfléchir au sujet suivant : vais-je ou en vais-je pas m'installer chez le charmant ? Au début j'en parle autour de moi, je fais part de mes réticences. Une amie, dont la situation est l'exact inverse de la mienne (c'est son mec qui hésite), me propose une colocation : comme ça on payera pas trop cher pour un appart où on n'est pas souvent et on a une solution de repli au cas-z-où...Cependant, changement de programme de son côté, son mec finit par accepter la vie commune. Du coup ma velléité de donner un préavis de départ à mon proprio est resté lettre morte. Conclusion : je ne bouge pas. Voilà ousque j'en suis (je précise que pendant que je dis tout ça, le charmant n'est pas à portée d'oreille).
Dîner. Bla bla. Le charmant fait un peu son jaloux par rapport à mon pote, mais discrètement, y a que moi qui comprend et tu penses comme ça me plaît. On rentre se coucher. Après une engueulade tout en finesse : alors comme ça tu me vois comme un égoïste qui pense qu'à sa gueule ? pas exactement mais en partie oui...mais si c'est ce que tu penses, qu'est-ce qu'on fait ensemble ? et autres mots doux, voici comment ça se termine tandis que je rassemble mes affaires : n'oublie pas tes bouquins. Et ta brosse à dents. Et tiens, reprends tes 20 euros, j'ai pas envie de te devoir de l'argent. Je pose sa clé sur la table et je trace ma route sans un regard en arrière, ni remords ni regrets, telle est ma devise. Je suis pas du tout en panique, tu plaisantes.
Alors qu'est-ce que t'en dis ? Si c'est pas de la bonne et belle embrouille ça. Arrivée chez moi, téléphone : bon, on est un peu plus calme, si tu veux revenir pour discuter...J'y retourne, avec ses bouquins à lui quand même, ça rigole plus. Sauf qu'on est vachement content de cette session de rattrapage, mais faut pas que ça se voie, on a sa dignité (eh ça va hein, je suis sûre que tu fais moins ton malin quadn ça t'arrive). On est soulagé de ce qu'on évite.
Ouais bon, c'est clair comme le jour de l'eau de roche cristalline qu'on n'a pas du tout envie de se séparer, simplement il manque quelques paroles à notre romance. Alors on met des mots sur plein de choses, un peu comme dieu au départ, ça on l'appelle le ciel et ça la terre, et ça c'est mon soutif et ça ton caleçon, oh mais dis donc...enfin tu m'as compris. Évidemment on se réconcilie, tout ça tout ça. Il me redonne sa clé, il remet ma brosse à dents à coté de la sienne.
Le poète pose souvent les bonnes questions au bon moment. C'est bien la pire peine de ne savoir pourquoi sans amour et sans haine mon coeur a tant de peine. Alors bon je veux savoir pourquoi. Et pas des raisons à deux balles, l'égoïsme, la disponibilité, et patati et patata, tout ça c'est de la surface. Trois hypothèses (mais en fait c'est un peu la même).
1) Je doute de ses sentiments et je le mets à l'épreuve. Car
2) J'ai peur que mon refus de vivre avec lui aboutisse à la fin de notrer relation. Donc
3) Je cherche à provoquer une fin que je sens inéluctable.
D'où 1)...etc
Tu remplaces tous les 'je" par des "il" et m'est avis que ce schéma s'applique, tel l'abat-jour d'un élève studieux, au charmant. Il ressort de tout ça qu'on a la trouille parce qu'on s'aime, génial, oh ben alors de quoi tu te plains ?
Samedi tu sais, c'est la nuit blanche à Paris. Pour nous ça fera jamais que la deuxième consécutive. Alors je t'explique : c'est la nuit et elle est blanche (et voilà, trois week-ends de suite). Dimanche Verlaine peut se reposer, t'as vu ce temps splendide ?
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