J'irai pas par quatre chemins, en gros deux-trois ça devrait suffire.
Vendredi, alors que le week-end approche à grands pas d'Aragorn, je reçois un mail assez étonnant (quoique sympathique) car primo je n'ai pas croisé l'envoyeur depuis fort longtemps, secundo nous ne sommes collègues que très très éloignés (ceci expliquant cela, finalement) :
Objet : te sachant fan de...
...Dupontel, as-tu vu "Président" ? Sachant que le film n'est pas de lui et que les critiques sont moyennes, je me demandais si cela valait le coup ? Si tu ne l'as pas vu et que tu souhaites le voir, nous pourrions le voir ensemble ? Il ne passe plus qu'aux Halles et sur les Champs. Voilà, c'est juste une proposition qui me vient en imprimant les horaires. Dans tous les cas, très bon week-end Ada.
Et c'est signé : le killer de hamster.
Moi ça me viendrait pas à l'idée ce genre de chose. Je dois pas assez m'intéresser à mon prochain. Bon. Je lui ai conseillé d'aller voir plutôt Indigènes.
Samedi soir, anniversaire d'une amie (le récit de cette soirée occulte tout ce qui n'est pas montré) (première nouvelle). L'appart est grand mais les pièces petites. Deux groupes se forment.
Quand je me lève pour remplir mon assiette, du côté du charmant charmeur chilien, ça cause acides et conséquences, ceux qui sont restés perchés, les suicidés, les internés, les rescapés. Tandis que nous, on parle du niveau qui baisse (oui, y a des profs dans l'assistance, comment t'as deviné ?), vachement moins rock'n'roll, c'est sûr.
Ensuite une petite nana vient me demander comment j'ai connu notre hôtesse. Ben en fait c'est son mec que j'ai connu en premier (bibliquement puis amicalement), j'explique sans trop rentrer dans les détails et je lui renvoie la question. Et sa réponse...pfff...pourquoi ils font tous rien qu'à m'énerver ? Oh tu sais, on vient un peu tous du même endroit, dit-elle en balayant le salon du regard, je suppose que tu as fait une hypokhâgne ? Euh oui mais...Voilà, moi aussi. Ah ok ok, on joue au bal des anciens de Louis le Grand, j'comprends tout, in petto-je, puis à haute voix : mais tu ne sais peut-être pas, y a des gens ici qui n'ont pas leur bac et il se pourrait même qu'ils fassent des fautes d'orthographe...Elle prend ça pour une plaisanterie, la pauvre.
(T'as vu comment je t'ai glissé que j'avais fait une prépa ? t'as même l'impression que je suis modeste).
Quelqu'un nous fait un exposé sur la répression de l'usage de stupéfiants dans l'armée en Indochine. Pas inintéressant mais là c'est plutôt cours magistral et tu poses les questions après ; ouais c'est bon, il est où le pinard ?
Heureusement des fois ça rigole. Si si je t'assure. Par exemple, une fois où ça a pas mal rigolé, c'est au moment du gâteau : le seul enfant présent, âgé de deux ans, par l'odeur et les couleurs alléché, envoie ses mains directement dans le plat. NON NON NON, s'exclame quelqu'un qui n'est ni son père ni sa mère, TU DOIS ATTENDRE D'ETRE SERVI. L'enfant se cache dans le dos de sa mère avec des regards de haine et de frustration. Éclat de rire général, attends, trop drôle. C'est pas pour faire ma rabat-joie, mais bon, tu vois quoi.
Ça rebondit ausitôt sur l'éducation à l'africaine, comme quoi ça se fait collectivement, tandis qu'en Occident non et tout ça tout ça, jusqu'à ce que quelqu'un dise qu'avant, l'Éducation nationale c'état le ministère de l'Instruction publique (combien de fois déjà ? combien de fois encore ? pitié, j'en peux plus de l'entendre celle-ci), et de là, forcément, on en revient au niveau, qui baisse, tu savais pas ? mais d'où tu sors enfin ? t'as pensé à faire ta vidange ? Bon ben je crois qu'on a fait le tour là. Champagne peut-être, des fois qu'on se détende un peu la réflexion ?
Le clou du spectacle arrive assez tard, lors d'un débat animé par BHL, avec Finkielkraut, Luc Ferry, Glucksmann et...allez, Michel Onfray...Un débat sur les médias donc, des médias qui, comment dire...médiatisent, oui voilà. Encore que le concept de médiatisation ne soit pas entièrement satisfaisant (du latin satis, assez et facio, je fais. Alors, gérondif ou adjectif verbal ? Non mais te casse pas, je dis ça au pif), en l'occurrence, si tu vois ce que je ne veux pas dire...(prends un air inspiré et intelligent). Et y en a un qui lit pas la presse, qui écoute pas la radio, qui regarde pas la télé, qui se tient informé uniquement par le biais de ses collègues (mais ils sont profs, ses collègues, c'est pas n'importe qui). Alors le charmant lui dit que oui, d'accord, mais pour le coup, en voulant avoir le regard le plus objectif possible sur les événements, il passe par tellement d'intermédiaires éloignés de la source...que bon, c'est un peu paradoxal. As-tu compris ce qu'il vient de dire ? rassure-moi, dis-moi oui. Parce que l'anti-médias, lui, il capte pas, il dit : qu'entends-tu exactement par là ? Une fille vient au secours du charmant en disant : en fait il se place dans une dialectique déterministe. Et l'anti-médias : ah d'accord, je vois. Texto. Je te mens pas. Là j'ai eu du mal à dissimuler ma consternation. Le charmant renvoie à la fille : oh là, comme tu exprimes bien ce que je voulais dire, et c'est c'est limite si elle lui répond pas : de rien, je t'en prie.
Il reste pas une binouze quelque part ?
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