jeudi 27 juillet 2006

♫ Je t'aime, moi non plus ♫

"Ça peut pas toujours aller bien" (Anonyme, deuxième millénaire avant notre ère).

Puisque vous insistez, on va causer de choses qui fâchent. Ça se passe un lundi (le dernier si tu veux tout savoir).

Le charmant charmeur chilien a une mission d'interim particulièrement difficile. Il m'envoie un SMS : Jsui arrivé a leur. Jé dormi 4h ! Cet aprèm ça va etre dur le soleil plaisante pa. E toi ? Ta récupéré ? Jte bip dékje rentre ! Bien. Le soir j'ai rendez-vous avec des potes au bar en bas. Je passe par le tabac, où je croise un ami du charmant qui me présente la personne qui l'accompagne : c'est XXX, il travaille avec le charmant. Ah ok, me dis-je, donc le charmeur est rentré. Mais ne m'a pas bippée. Il faut savoir qu'il est déjà relativement tard. Ça m'agace un peu.

Installée en terrasse, je vois le charmant passer en skate. Ça se confirme, même saint Thomas n'aurait pu contester, je l'ai vu de mes yeux, il est bien rentré. Il trace sans même s'arrêter. J'envoie un SMS : Alors tu snobes ?...Pas de réponse. Hum hum, je me racle la gorge. T'inquiète pas, me rassurent les potes, on va le snober à notre tour quand il repassera, parce que forcément il va repasser (surtout qu'en ce moment il porte des chemises) (c'est moi qui ajoute). Effectivement il repasse, toujours sur son skate, en lançant : j'arrive ! Et hop, il retrace.

Il finit par nous rejoindre. Entretemps d'autres personnes se sont greffées, pas des amis, juste des connaissances. Première phrase du charmant en s'attablant : ouh là, c'est peuplé ici, on connaît trop de monde. C'est évidemment une plaisanterie mais je la trouve moyenne (me sentirais-je visée inconsciemment ? C'est une explication pas tout à fait improbable) (alors qu'en fait il parle de tout le monde sauf de moi. Mais je l'ignore, ou ne veut pas le savoir, à ce moment-là).

La soirée se déroule. Le charmant ne cesse d'aller et venir, car il est sans arrêt sollicité pour diverses raisons. Je prends mon mal en patience. D'autres potes arrivent encore. Au final il est minuit. Le charmant et moi n'avons pas pu échanger un mot, à part : ça va toi ? Oui ça va. Et toi ? Oui, fatigué...(d'accord, ça fait 10 mots). Nous n'avons pas mangé. On achète des frites, on les mange sur un banc avec la petite troupe de potes qui reste. Dispersion de la manifestation.

On se retrouve, enfin, tous les deux, chez lui. En arrivant je me mets à la fenêtre pour allumer une clope. Erreur, d'un certain point de vue (qui n'est pas le mien, tu t'en doutes). Mais pourquoi tu fumes direct ? t'es stressée à ce point-là ?!!? Non non, mais comme on vient de manger, j'ai envie d'une clope, c'est normal...Ah ne me parle pas de normal, tu fumes c'est tout, moi je vais prendre une douche. Il sort de la salle de bain deux secondes après, à poil, pour ajouter : j'ai senti que tu as mal pris ce que je viens de dire, mais ça m'énerve que tu fumes.

C'est là que la soirée prend un tournant tragi-comique. La dernière déclaration du charmant est une tentative de conciliation. Moi je suis grave soulée et je ne l'entends pas de cette oreille. Deuxième erreur (celle-là, oui, c'en est une). Dialogue (de sourd) (oreille...sourd...j'ai de la suite dans les idées, tu crois quoi).

Moi : Écoute (déjà, quand tu commences une phrase par "Écoute", c'est mal barré), on s'est pas vu de la soirée, il est tard...si tu veux dormir avant le taff, faut pas trop traîner...alors c'est peut-être pas le bon moment pour parler de ma tabaco-dépendance, non ?

Lui (toujours à poil) : C'est jamais le bon moment pour parler, alors il faut dire les choses au moment où elles arrivent.

Moi : C'est vrai, mais là ça fait longtemps qu'on s'est pas vu (seuls, s'entend), il faut que tu dormes, on va encore pas se voir

Lui (toujours, oui...) : Comment ça, tu considères que dormir ensemble c'est pas se voir ?? (dérive)

Moi : Si, bien sûr, mais tu sais, on aura beau dormir ensemble toutes les nuits, je pense pas qu'on se verra beaucoup, surtout qu'en général on ferme les yeux pour ce genre d'activité...(ironie pas forcément de bon ton)

Bref. Il retourne dans la salle de bain. Petite pause, pour calmer les esprits...Puis c'est mon tour. Puis au lit. L'ambiance est électrique mais on essaye de garder son sang-froid. Je lui explique que ça m'a soulée qu'il en m'ait pas bippée (parce que oui, ça part de là, faut pas se leurrer, le reste n'est que prétexte). Il m'explique qu'il a eu pleins de rendez-vous imprévus. Je lui dis qu'il aurait pu me tenir au courant...On se réconcilie sur l'oreiller. Classique. Mais y a un petit arrière-goût un peu amer (c'est une métaphore, bande d'obsédés).

Pas longtemps après, le réveil sonne. Il est épuisé. Dans mon demi-sommeil je l'entends lutter. Il part au taff (à cette heure-là tu rêvais encore). Je me lève, plus tard. Et avant de tracer je laisse...allez vas-y, c'est à toi...je laisse, je laisse...un petit mot, oui ! En voici la teneur (je vous préviens : c'est pas très intéressant, mais vous l'aurez voulu) :

"J'espère que la force était avec toi pour cette dure journée de travail. Désolée pour hier. Moi j'étais énervée, toi t'étais fatigué. Donc désolée. Si tu as envie de me voir ce soir, bip moi (moi j'ai envie). Sinon amuse-toi bien. Et repose-toi aussi. Je t'embrasse. Ada." D'où son SMS le lendemain : ...jviens drentrer ! (kom tu lvoa jte bip de suite) ton ptit mot me touche beaucoup...Épilogue : hier le charmant fait un joli lapsus en me disant : "Ce soir j'ai envie qu'on reste en tête-à-tête, je te dédicace ma soirée."

Ai-je répondu à vos attentes ?

Aucun commentaire: