dimanche 23 juillet 2006

Feydeau do, veau de ville mon p'tit frère

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous raconte quelques trucs vite fait. Hier apéro avec (ex)-monamour, dîner entre amis, nuit chez le charmant charmeur chilien. Résultat des courses : j'ai des courbatures d'amour (en passant, y a eu accident de préservatif. Le charmant dit : "J'veux bien qu'on fasse des petits Totoro mais faut qu'on soit sûr d'être ensemble." Sa phrase ne contenant pas de point d'interrogation, je me suis abstenue de répondre) et une migraine (celle que t'as quand t'as fait trop de mélanges).

En allant au taff ce matin j'ai croisé pas moins de trois gars dont le point commun est un technique de drague ultra-sophistiquée qui consiste à dire..."bonjour". Variante : "bonjour miss". Sous-variante : "bonjour princesse" (salut crapaud). Bon. Je comprends pas comment ils espèrent arriver à quelque chose, mais surtout, après une nuit trop courte, j'avais le regard légèrement fixe, j'étais bouffie par le sky, pas souriante, pas aimable, pas open...Potentiel séduction faible (le mot l'est. Sinon le bras. Ou les hanches) (♫ ne fais pas ces yeux furibonds ♫). Alors pourquoi ? C'est la canicule ?

Bon venons-en à l'essentiel. Veux-tu voir Ada confrontée à ses propres contradictions ? Ada ou l'art du paradoxe ? Ada en situation délicate ? Oui ? Alors je te montre.

Vendredi, soirée chez moi avec (ex)-monamour. On dîne, on discute beaucoup. On discute énormément. On discute tellement qu'on fait pas l'amour. Je sais pas si c'est lié...toujours est-il qu'on a débattu de psychanalyse et qu'il n'y a pas eu d'ébats. Eh bah c'est pas grave, c'était tendre. Vers 1h du mat, extinction des feux.

1h30, SMS du charmant charmeur chilien : Xcuz moi jé perdu mes clefs !

Je suis dans mon premier sommeil, je me dis que cette blague n'est pas hilarante, je réponds : Non ?!? (notons l'incrédulité agacée que souligne l'habile ponctuation)

Jé perdu ma clef en skatant ! Jpe prendre cel ke ta ? Jsuis désolé !

Tout espoir m'abandonne, la divine comédie va commencer dans sa version infernale, il faut s'y résoudre, ce n'est pas une blague (mais pourquoi m'a-t-il filé une clef de chez lui ?) : Ok je sors (notons la résignation désolée que souligne l'absence totale de ponctuation)

Jariv (non malheureux, surtout pas, ciel mon mari !)

Hum...je me fringue en speed, j'explique à (ex)-monamour que je dois donner une clé au charmant (oui, rien ne vaut la vérité dans ces cas-là. Je vais acheter des clopes ou je sors les poubelles, à cette heure, je sais pas pourquoi, il m'a semblé que ça le faisait pas).

Le charmant est devant la porte de mon immeuble. Un petit air contrit, mais content de me voir, il veut me serrer dans ses bras...C'est bizarre, au lieu de squatter devant chez moi, j'ai plutôt envie de marcher, marrant non ? Allez viens, on va prendre le frais. Mais non, t'es fatiguée toi, on va s'asseoir. Mais non je te dis, on marche.

Échange rapide pendant lequel il a le temps de me dire : "je me suis fait draguer ce soir mais j'ai dit que j'étais avec quelqu'un que j'aime beaucoup. Je tenais à te le dire." Réaction mentale n°1 : tu parles, t'avais pas envie d'elle. Réaction mentale n°2 : dans tous les cas il me fait passer un message, au moins symboliquement. Réaction mentale n°3 : mais qu'est-ce qu'ils ont tous à être fidèle, c'est le monde à l'envers ! Réaction mentale n°4 : et dire que pendant cette déclaration, (ex)-monamour est dans mon lit, je suis ignoble...Réaction visible : tendre sourire. Bon c'est pas tout ça mais la p'tite marmotte, elle taffe demain, elle va aller se recoucher.

Quelles leçons en tirer (avant de les boire) ? Déjà, contre toute attente, (ex)-monamour l'a très bien vécu. Sérieux. En même temps il n'a pas les détails. Et forcément, comme on ne voit que ce qu'on veut bien voir, il a pris cette restitution de clé comme quelque chose de positif. Il ignore par exemple que dès le lendemain, ayant retrouvé le trousseau dans la voiture de son pote, le charmant m'a à nouveau remis sa clé (encore un geste symbolique). Je ne poserai pas la question : qui est le mari ? qui est l'amant ? Non, je ne la poserai pas. Bon alors les leçons, plus sérieusement. Éteindre son téléphone la nuit (il aurait pas dormi sous un pont hein, il a des amis pour l'héberger). Monter une troupe et sillonner le monde. On pourrait se faire un paquet de tunes...le théâtre de boulevard ça cartonne.

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