lundi 4 septembre 2006

♫ À colorier chez soi ou à consumer sur place ♫

Que d'émotions les enfants ! Pas la rentrée des classes non. Tu crois vraiment que je peux m'occuper d'autre chose que de moi-même ? Bon alors. On va procéder par ordre : grand un, (ex)-monamour ; grand deux, charmant charmeur chilien.

Grand un. Il veut qu'on achète un appartement ensemble, c'est pas tout à fait nouveau mais c'est la première fois qu'on en discute sérieusement. Moi, tu me connais, c'est hors de question. Je commence par embrouiller l'affaire en lui parlant de notre relation qui n'en est pas une à mon sens, vu que 1) on se voit une fois par semaine à tout casser (ben oui, il serait temps), 2) on ne fait plus l'amour, 3) ça ressemble à de l'amitié ça, non, ou j'ai rêvé ? Il répond que ah bon ? on n'est pas vraiment ensemble ? ben pourtant...Oui mais non. Alors bon dans ces conditions il me paraît prématuré de réaliser un tel projet. Tout de suite les grands mots, se récrie-t-il, il n'est pas question d'amour, il est question de capitaliser pour l'avenir. Ok je vois. En fait il me proposerait un simple deal entre associés, une espèce de comme qui dirait bonne occase...Non mais tu crois que je lis pas dans son jeu ? je commence à le connaître l'animal, il la joue homme d'affaires mais attends, tu vas pas me faire croire qu'il n'y a que ça. Eh non forcément y a pas que ça. Puisque c'est avec moi qu'il veut le faire hein. Alors bon il a fallu en passer par des choses qui font mal. Pour recadrer un peu, bien obligée de sortir l'artillerie lourde. Genre, comme tu le sais déjà tout en faisant semblant de l'ignorer, y a un charmant charmeur chilien qui occupe une certaine place dans ma vie.

Grand deux (non mais t'as vu cette fluidité dans la transition ? De rien). qu'est-ce qu'on se marre hein j'te jure. On croise un pote dans la rue qui nous demande : et vous, ça va ? Le charmant répond en désignant mon ventre : ça va, elle en est à deux mois là. Plus tard dans son lit, alors qu'on a dîné, il a encore faim : je fais peut-être une grossesse nerveuse, suggère-t-il. Je te passe les phases est-ce que t'as les seins qui poussent, non c'est plus bas que ça pousse, tout ça tout ça (quand je te dis qu'on rigole, on est des fous nous) et je te précise au passage que je ne suis PAS enceinte...mais disons que c'est un thème récurrent que je m'empresse de laisser stagner sur le mode plaisanterie...Toujours dans ce lit, je lis, on commence une phrase quasiment en même temps.

Moi : tu sais où ça se trouve...?

Lui : dis-moi, puisque tu passes le plus clair de ton temps chez moi...

Moi : ...la rue Miromesnil ?

Lui : tu pourrais t'installer chez moi.

Moi : c'est vers les Champs non ?

Lui : ça nous ferait faire des économies.

Moi : c'est où la rue Miromesnil ?

Lui : mais tu dois avoir beaucoup d'affaires non ?

Moi : c'est où la...non pas trop

Lui : ah ben c'est cool alors

Moi : ...

Lui : ah tu réfléchis là hein ?

Je ressens autant de tristesse (grand un) que de joie (grand deux). Et encore, la tristesse à mon avis c'est rien à côté de ce qui m'attend. Parce que pour l'instant je suis censée donner une réponse mercredi à (ex)-monamour, même si y a plus grand chose à dire. J'ai bien l'impression que la balance, à part qu'elle fait rien qu'à cafter, penche...Je sais pas ce que t'en penses mais ça prend une certaine tournure là non ?

La question, grave, c'est (normalement je devrais pas avoir besoin de préciser, on commence à bien se connaître toi et moi) : c'est où la rue Miromesnil ?

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