lundi 11 septembre 2006

♫ Comme dit si bien Verlaine ♫ comme dit si bien Gainsbourg

Aujourd'hui on est lundi. Le lundi, je te raconte mon week-end. Alors on va pas se priver des derniers repères qui nous restent hein, faut pas déconner. Cependant t'attends pas à des miracles, je te fais pas un dessin mais bon, tu vois ce que je veux dire.

Je commence par vendredi soir (comme souvent le week-end). Le charmant charmeur chilien a trouvé du taff. Ça se fête, à base de foie gras, car sur le coup on a manqué d'imagination, on s'est pas cassé la tête, on s'est dit Tiens ! si on dépensait la tune qu'il a pas encore gagné ? Oh ben oui, bonne idée, allons dans ce resto si cher et si bon. Il me parle de four (pas celui du théâtre, entendons-nous bien), comme quoi ce serait bien qu'il en ait un, mais il pressent que ça va pas tarder. Quand tu sais que j'ai un four...Non mais tu vois comment ils sont les gens ? ils te laissent soi-disant réfléchir alors qu'en fait...

Cela dit, ne va pas croire qu'il ne m'a parlé que de ça. Toi on te dit un truc et tout de suite tu te fais tout un film...Après on s'est couché car il devait se lever pas longtemps après (ouais c'est un genre de taff où tu commences des fois à 7h du mat et des fois tu finis à minuit, et des fois tu travailles la nuit, et des fois t'es en week-end, mais pas souvent et pas en même temps que tout le monde, ce serait trop commun).

Samedi je me réveille chez lui et je décide de tenter une expérience. Un truc de ouf. Au lieu de me fringuer, de faire le tour de l'appart à la recherche des mille petits trucs que je peux éparpiller en l'espace de peu de temps et de tracer...je me dis, écoute Ada, imagine qu'ici c'est chez toi...Allez ma fille, sois forte, essaye. Alors je prépare du thé, je cale un vinyl sur la platine, je me vautre sur le futon du salon. Même, tu vas halluciner, je me sers un verre de jus d'orange. Je fais le lit, la vaisselle. Après je lutte avec les rideaux (si ma réponse finale est négative, elle s'originera là : écoute, j'ai bien réfléchi, je n'arrive pas à ouvrir tes rideaux, il vaut mieux en rester là...), je lutte donc, pour accéder à la fenêtre et cloper. Je prends une douche, je feuillette l'Officiel, j'allume mon portable pour voir l'heure, je l'éteins parce que c'est comme ça, faut pas me déranger en ce moment. Je trace au cinéma.

La science des rêves. Me demande pas ce que j'en ai pensé, je me suis endormie quand il lui dit de faire une forêt dans sa barque (au début) et je me suis réveillée quand ils sont sur le cheval (à la fin). Ouais. Cela dit, dormir pendant la science des rêves hein...

En sortant je me pose dans un parc au soleil avec un bouquin. Un jeune homme avec poussette me demande la permission de s'asseoir à côté de moi sur le banc. Les gens nous matent comme si on était ensemble et là, j'ai des velléités de tenter à nouveau une expérience de ouf, genre lui demander le prénom du petit, pour pouvoir répondre aux curieux qui s'arrêtent en disant : oh comme il est mignon ! comment il s'appelle ?, histoire de participer, de jouer à la maman et tout. Puis non au final, à chaque jour suffit sa peine. Alors je me lève et je rentre chez moi.

Samedi soir, chez la soeur du charmant. Y a des cousins de retour de Colombie ou du Nicaragua, des cadeaux par milliers, des bons petits plats, du champagne et...la maman du charmant. Seule ombre au tableau, mon portable étant malencontreusement allumé, un coup de fil d'ex-monamour pour prendre des nouvelles et qu'il conclue par un "À bientôt".

Dimanche, la même dis donc. Réveil chez le charmant, seule. Je fais tout pareil. Et je vais voir "Le vent se lève". Cette fois je ne dors pas. Par contre je pleure. Ah ben oui on peut pas tout avoir. Au sortir de là je marche longtemps, je vois sur mon portable que j'ai raté, entre autres, une proposition de taï chi chuan avec une grande dame que j'ai rencontrée depuis peu (c'est ça de pas être joignable, les gens arrivent pas à te joindre). Je rejoins le charmant, il est épuisé. Mais on sort quand même un peu. On rencontre la grande dame par hasard, on boit un coup avec elle, on va mater des vinyls, on rentre, on se fait un gros spliff et on comate toute la soirée en écoutant de la musique.

J'ai l'air de m'en tenir au récit comme ça mais ça carbure dans ma petite tête, faut pas croire. T'inquiète pas pour moi, bientôt j'arrête mon numéro et je rallume mon portable.

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