vendredi 15 septembre 2006

♫ J'entends les bonzes de Dong Palaan qui récitent des sutras couverts par les décibels des mobylettes Honda ♫

Camarade, sache que je suis encore toute tourneboulée par les récents évenements (je ne parle évidemment pas du jeune homme responsable d'une tuerie à Montréal, ni de la menace d'Al-Qaida concernant la France, ni même du skater massacré avant d'être jeté d'un pont à Toulouse...rien de tout ça, désolée, si tu es intéressé, achète la presse et reste pas dans mes pattes, parce qu'ici ça va parler de moi, comme d'hab).

On en était resté que bon, une espèce de tramontane mistraleuse avait soufflé sur Ada et le charmant. S'ensuivit un SMS que vous avez eu la gentillesse d'interpréter, puis un coup de fil sous le signe de la tristesse. Si tu crois que le vent s'est couché, détrompe-toi (et va voir le dernier Ken Loach tant qu'à faire). T'es prêt ?

Hier soir je me pose en terrasse du nouveau bar avec mon pote (bon je vais pas te le resituer à chaque fois celui-là, tu vois qui), Phénix et la grande dame. Le charmant charmeur chilien vient à passer, avec un troupeau de skaters. Il traverse pour nous saluer, il est hyper tendu. Je sais qu'il y a une soirée-vernissage à Oberkampf, on est censé y aller ensemble, on se dit à plus tard.

Plus tard donc j'appelle le charmant comme convenu. Essaye d'être attentif parce que ça va se jouer en l'espace de rien du tout.

Lui (voix du mec que tu déranges) : oui Ada

Moi : alors ? t'en es où ?

Lui (voix sèche sèche) (voix qui donne soif si tu préfères) (mais voix qui coupe l'appétit) : t'as vu comment tu me parles ? tu m'impressionnes avec ton "alors"

Moi : ...?...ouh là, qu'est-ce qui se passe ?

Lui : bon je suis chez moi là, avec des potes

Moi : Écoute on n'est pas obligé de se voir ce soir mais ça t'empêche pas de me le dire gentiment.

Lui : oui voilà c'est mieux, allez bonne soirée (il me raccroche au nez !)

Je retourne m'attabler avec la compagnie qui s'inquiète de ma mine défaite. Je ne leur cache pas que ça va mal mais si ça les ennuie pas, on n'en parlera pas là tout de suite. La discussion repart sur autre chose, je sais pas quoi, je suis ailleurs. Me reviennent en écho les mises en garde de mon pote barman...je me dis c'est bizarre la vie (ah ben oui, j'ai toujours des réflexions profondes et originales dans les moments graves). Finalement je les quitte, j'ai envie d'être seule.

Le temps passe. Après réflexion je rappelle le charmant, j'ai besoin d'explications : ça sonne deux fois et hop, il me zappe, t'y crois à ça ? Moi je suis bien obligée d'y croire puisque ça m'arrive. Bon t'auras deviné que je ne laisse pas de message, je lis un minimum entre les interlignes (oui c'est mieux qu'entre les lignes quand tu y penses). À ce stade je ne te surprendrai pas si je te dis que je suis paumée. Je retourne dans ma tête le pourquoi du comment, je pressens que ça s'origine quelque part dans la soirée de la veille, mais je ne vois pas ce qu'il peut bien me reprocher. Et même c'est plutôt moi qui ai des choses à lui reprocher non ? Alors merde...Après le choc de l'incompréhension, la tristesse puis la colère.

J'hésite à te raconter la suite. Mais si je commence à te mentir maintenant, ne serait-ce que par omission, on va pas s'en sortir. Alors voilà ce que je fais : je vais me faire consoler par ex-monamour qui s'en trouve fort aise. J'ai honte mais j'assume. Et si tu n'y vois pas d'inconvénients, te fatigue surtout pas à me haïr, je me débrouille très bien toute seule.

0h18 : Ce ki cé passé é passé. Ce ki se passe ne passe pas (oui bon ça va aller les phrases énigmatiques, tu t'es pris pour le père Fouras ou quoi ?). Réponse : mais il se passe quoi ??? Échange téléphonique de vive voix à l'issue duquel on tombeb d'accord sur le fait qu'il faut qu'on parle. Il insiste pour qu'on se voie maintenant. Non mais oh, je suis à poil, au pieu, en plus il pleut des cordes...Cela dit moi aussi j'ai envie de régler ça vite fait.

Arrivée chez lui je lui dis que je comprends rien, ok ? Alors soit y a un truc qui m'échappe, soit y a un truc qui m'échappe, au choix...Je vais pas t'ennuyer avec les détails de la discussion. Pour aller vite il ressort de là qu'il a été très vilain-méchant-pas beau mais qu'il voulait que je reste la veille, malgré ses amis, qu'il m'a trouvé très agressive avec mon "alors", même s'il veut bien reconnaître que ce "alors" ne l'était objectivement pas, qu'il ne comprend pas lui non plus pourquoi ça a pris de telles proportions, etc...et que maintenant si on allait se coucher ? Ouais ouais ouais...

Tu sais quoi ? on dirait que non seulement je culpabilise d'avoir revu ex-monamour mais en plus je suis raide dingue du charmant, parce qu'au final je suis restée chez lui et il l'avait pourtant pas mérité. J'ajoute que tout cela est très perturbant et dès que j'ai cinq minutes pour y réfléchir, je sens que ça va pas me plaire. Les passions autodestructrices, je sais pas pour toi mais moi c'est bon, merci.

Je trouve sous la couette un petit pingouin qui s'illumine quand tu le caresses gentiment. Je savais pas si tu voudrais me revoir, si ça servirait de cadeau d'adieu ou de réconciliation, mais je l'ai quand même pris pour toi. Bonne nuit les petits.

Ce matin, comme quoi tu vois je suis une fille vachement sympa (légèrement maso et conne aussi) je lui envoie un SMS du taff : Le pingouin et moi on pense fort à toi. Réponse : Moa ossi jpensé justement a vou ! Jsui heureu dte retrouvé. Té lanimal le plus mignon du monde ! Le pingouin le sé bien. Jtenvoi pleins dbizous ! Quelques minutes après : Jvien drechargé mon prt pr envoyé dé bizous o pingouin ki soa pa jalou ! jvou aime bocou. Mé toa jtaime plus encore !

♫ Au pays des Laan Xaang et du Parasol Blanc, le Bouddha Sakyamouni est très compatissant ♫

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